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Twitter perd 24% à l'ouverture de Wall Street

Le modèle économique de Twitter se dirige-t-il vers une impasse?

Le modèle économique de Twitter se dirige-t-il vers une impasse? - -

Le réseau social a publié, mercredi 5 février, des résultats financiers montrant un alourdissement de ses pertes et de sérieuses interrogations sur son potentiel de croissance. La Bourse a sanctionné l'entreprise : le titre perdait 24% à l'ouverture à Wall Street.

Le retour à la réalité est rude pour Twitter. Mercredi 5 février, le groupe a publié pour la première fois ses résultats financiers, pour le quatrième trimestre 2013 et pour l'ensemble de son exercice fiscal 2013. Si les revenus du groupe ont doublé, à 664 millions de dollars, la perte nette a elle été multipliée par huit, à 645 millions!

Ces chiffres ont été décevants et la sanction du marché a été sans appel: dans les échanges électroniques post-clôture, le titre Twitter perdait plus de 17% vers minuit, heure française. Et il perdait 24% ce jeudi après-midi à l'ouverture de Wall Street.

Mais au-delà des aspects purement financiers, le plus inquiétant est ailleurs. Car dans les faits, Twitter n'a jamais gagné d'argent. Mais, avec Twitter, les investisseurs font un pari sur l'avenir et la croissance future de l'entreprise. Ce qui, jusqu'à jeudi soir, a fonctionné. Depuis son introduction en Bourse, le réseau social a quasiment doublé son cours, qui est passé de 26 dollars, son prix d'introduction, à 48 dollars.

Quel potentiel de croissance ?

Or, les résultats de Twitter ont justement soulevé d'importantes interrogations sur le potentiel de croissance de son activité. Ainsi à fin décembre 2013, Le réseau social aux gazouillis revendiquait 241 millions d'utilisateurs mensuels, soit une progression de seulement 9 millions en trois mois, soit 4% de plus qu'au précédent trimestre, sa plus faible progression. Au troisième trimestre, il avait encore réussi à en gagner 14 millions.

De plus, les utilisateurs actuels du réseau social semblent se lasser. Le nombre de consultations de la "timeline", le fil où ils lisent les messages d'autres membres, a atteint 148 milliards au quatrième trimestre 2013.

Si le groupe met en avant une progression de 26% sur un an, Nate Elliott, un analyste de Forrester, a souligné sur son compte Twitter que "le nombre moyen de consultations par utilisateur a baissé pour le deuxième trimestre d'affilée".

"Rien de ce qu'ils peuvent dire d'autre aujourd'hui n'a d'importance s'ils ne règlent pas ça", a-t-il précisé. "Si on n'a pas une base d'utilisateurs engagés, on n'a pas de business", a-t-il aussi déclaré à l'AFP.

Twitter's average timeline views per user have gone down two quarters in a row. Nothing else they say today matters until they solve that.
— Nate Elliott (@nate_elliott) 5 Février 2014

Les bouchées doubles en 2014

Le directeur général, Dick Costolo, a assuré lors d'une téléconférence avec des analystes vouloir "mettre les bouchées doubles en 2014 pour accélérer la croissance de (la) base d'utilisateurs", avec l'objectif de rendre le service "plus facile à comprendre pour un public plus large" et d'améliorer les offres de publicités et de contenus.

Il a évoqué des progrès dans l'expansion publicitaire à l'international ainsi que dans le rythme et la qualité des lancements de nouveaux produits. "Nous avons seulement gratté la surface de ce que Twitter peut devenir", a-t-il affirmé.

Julien Marion avec AFP