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Uber accepte de parler "politique tarifaire" avec ses chauffeurs

Une réunion est prévue le 15 mars.

Une réunion est prévue le 15 mars. - Mark Ralston - AFP

Une nouvelle réunion entre la plateforme et les représentants des chauffeurs de VTC est prévue le 15 mars. La question de la politique tarifaire sera enfin abordée.

Uber a accepté mercredi, pour la première fois, de "discuter de sa politique tarifaire" lors d'un prochain rendez-vous le 15 mars avec les représentants des chauffeurs de VTC. La réunion, qui se déroulait dans un hôtel en présence d'un "conciliateur" envoyé par le gouvernement, a duré près de 5 heures, "signe qu'on a dialogué", a commenté Hassan Benbarak (Capa-VTC). "On a mis sur la table tous les sujets, ils ont accepté de parler de tout, on ne peut pas le nier", a-t-il ajouté en considérant qu'il s'agissait là d'un "début de dialogue vrai", "sans conclure pour l'instant sur quoi que soit" toutefois. "Il y a eu une vraie discussion, c'est un point positif", estimait également Yazid Sekhri (CFDT). Un porte-parole d'Uber a salué dans un communiqué "un climat serein et constructif".

D'ici la prochaine réunion, l'intersyndicale (SCP-VTC/Unsa, CFDT, Capa-VTC, Actif-VTC, UDCF) "va se réunir pour faire parvenir à Uber des propositions concrètes en amont" sur la fixation des tarifs afin que le groupe "apporte des réponses le 15", a précisé le représentant CFDT. "Uber s'est engagé à venir le 15 mars parler de la politique tarifaire" mais pour l'heure, les organisations repartent sans "rien", a réagi Sayah Baaroun (SCP-VTC/Unsa).

Les discussions ont également porté sur les conditions de déconnexion des chauffeurs après plaintes des clients et sur le dispositif de soutien des chauffeurs en difficulté proposé par Uber. Selon la CFDT et Capa-VTC, Uber a proposé d'associer les organisations à la procédure d'examen des déconnexions, "en plus du panel de chauffeurs" initialement prévu, et cet examen aura lieu avant la décision, sauf pour les cas graves où la sanction sera immédiate. Uber indique s'être engagé à "faire une proposition" sur la question des déconnexions "d'ici le 1er mars", et à examiner "certains cas de déconnexions de comptes de chauffeurs, qui semblent à certaines associations n'avoir pas été faites en toute équité".

Mise en oeuvre du dispositif d'urgence

Par ailleurs, "dès la semaine prochaine", Uber s'engage à "amorcer la mise en oeuvre du dispositif d'urgence" promis, permettant d'aider les chauffeurs en difficulté. "Ces travaux seront conduits en transparence avec les associations de chauffeurs de manière à leur permettre de discuter au fil des semaines avec nous", ajoute le communiqué. Selon Capa-VTC et la CFDT, le leader du marché a proposé d'aider les chauffeurs qui dégageraient un chiffre d'affaires inférieur à 21 euros brut horaire. "Cela ne nous convient pas" mais la représentante d'Uber a indiqué qu'elle avait "une petite marge de manoeuvre", ont ajouté les deux organisations. Mayya Layt, responsable des opérations du groupe en France, "s'est engagée à nous faire une proposition par écrit", a précisé le représentant CFDT.

Il s'agissait du premier face à face direct entre le leader des plateformes de réservation de VTC et les organisations de chauffeurs à l'origine notamment des manifestations de décembre. Après des mois de tensions et une médiation, "on a un petit peu cassé le climat de défiance" et les représentants d'Uber "se sont montrés prêts à régler le passif", s'est réjoui Hassan Benbarak. Associations et syndicats de VTC dénoncent depuis plusieurs mois la dégradation des revenus des chauffeurs, très faibles au regard du volume d'heures travaillées, accusant Uber d'être responsable de leur "paupérisation". Depuis l'automne 2015, l'entreprise a baissé les tarifs des courses et augmenté à 25% sa commission.

D. L. avec AFP