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Uber afficherait des pertes supérieures à son chiffre d'affaires

Uber 470 millions de dollars de pertes? C'est ce qu'affirme un document auquel Bloomberg a eu accès

Uber 470 millions de dollars de pertes? C'est ce qu'affirme un document auquel Bloomberg a eu accès - Quique Garcia - AFP

Selon un document que se serait procuré Bloomberg, la start-up aurait enregistré d’importantes pertes de 470 millions de dollars et ce malgré une très forte croissance de son activité

Uber gagne-t-il de l’argent ? Combien la société réalise-t-elle de chiffre d’affaires ? La start-up américaine qui vaut 41 milliards de dollars depuis sa dernière levée de fonds est fort peu diserte lorsqu’on l’interroge sur ses revenus et résultats financiers. Et pour cause, selon un document à destination des investisseurs auquel Bloomberg aurait eu accès, la compagnie qui vient de fêter ses cinq ans ne serait pas rentable, loin de là.

Uber aurait en effet enregistré des pertes opérationnelles de 470 millions de dollars et ce pour un chiffre d’affaires de 410 millions de dollars "en croissance de 300% sur un an" selon le même document. Un chiffre d’affaires qui ne représente en fait qu’un cinquième du volume d’affaires généré par Uber qui se rémunère avec une commission de 20% prélevée sur chaque course effectuée par ses chauffeurs.

Une introduction en bourse en 2015?

Si la société croit rapidement et ouvre de nombreux bureaux et services sur l’ensemble du globe (la compagnie par exemple lance cette semaine UberBoat à Istanbul, un service de location de bateau), ce niveau élevé des pertes, s’il s’avérait exact, a de quoi surprendre.

Le modèle économique d’Uber n’exige en effet pas des investissements considérables. "S’implanter dans de nouveaux pays ne leur coûte pas cher, expliquait aux Echos Jérôme Colin du cabinet Roland Berger. Uber, c’est avant tout une plate-forme et des services qui permettent d’optimiser la relation entre les utilisateurs et les chauffeurs."

Uber n’achète pas de véhicule, ne recrute pas de salariés en dehors de ses équipes locales (ils sont par exemple une soixantaine en France). Les 7.500 à 8.000 chauffeurs hexagonaux étant des indépendants. Selon un porte-parole d’Uber interrogé par Business Insider, ces chiffres n’émaneraient pas de la société directement, seraient anciens et ne reflèteraient pas la dynamique actuelle d’Uber. Mais apparemment il ne les démentirait pas.

Peut-être en saura-t-on plus dans les prochaines semaines. La compagnie s’apprêterait à faire une nouvelle importante levée de fonds auprès du chinois Hillhouse Capital (le Wall Street Journal parle de 1 milliard de dollars), ce qui pourrait être le prémisse d’une prochaine introduction en bourse. Une opération qui obligerait la start-up américaine à communiquer ses véritables chiffres.

Frédéric Bianchi