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Uber envoie ses chauffeurs dans 14 stations balnéaires pendant les vacances

La guerre entre les taxis et Uber va-t-elle redémarrer pendant les vacances?

La guerre entre les taxis et Uber va-t-elle redémarrer pendant les vacances? - Uber

Entre le 2 juillet et le 31 août, l'application Uber sera active dans 14 villes de France où les touristes commencent à arriver. Une initiative que les taxis locaux accueillent avec défiance.

Pendant l’été, il y a ceux qui travaillent et ceux qui se reposent. Il y a désormais une troisième catégorie de personnes qui profitent de leurs vacances pour arrondir leur fin de mois. Il s’agit des chauffeurs VTC qui travaillent avec l’appli Uber. Cette année ils pourront se rendre dans 14 stations balnéaires (Aix-en-Provence, Arcachon, Argelès-sur-Mer, Avignon Bayonne, Biarritz, Deauville, Juan-les-Pins, La Baule, La Grande Motte, Perpignan, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Tropez et Toulon) et travailler pendant leurs congés. Une initiative du groupe qui a démarré le 2 juillet pour se finir le 31 août. Le but: répondre à l’augmentation de la demande pendant l’été.

"Nous remarquons que dans ces villes, beaucoup de clients lancent l’appli pendant l'été. Nous avons donc prévenu ces villes début juin de cette opération", explique Uber à BFMBusiness.com. Le service n’ouvre pas seulement ces villes à ses chauffeurs. L’application de livraison de repas Uber Eats sera également active dans la plupart de ces villes pour livrer à toute heure sur les plages, les marinas ou à domicile.

"Vaste fumerie et belle pagaille"

Pour les vacanciers, l’arrivée de ces services est une bonne nouvelle. Mais pour les taxis des villes concernées, c’est un affront. Ils voient cette initiative comme une concurrence déloyale qui va les pénaliser en période de forte activité touristique. Dans plusieurs villes, les représentants de la profession ont interpellé la préfecture et la mairie pour réclamer l’arrêt de l'opération. "Les mairies ne peuvent s’opposer formellement, mais on aimerait qu’elles s’expriment sur le sujet", réagit Christian Guiné, artisan-taxi à Biarritz.

Quant à apporter un service supplémentaire aux vacanciers, ce professionnel voit plutôt une "énorme fumisterie". "Les chauffeurs parisiens ne connaissent pas la région et vont piloter au GPS sans savoir où ils vont", assure Christian Guiné qui estime que les taxis ne seront pas les seul à subir cette concurrence qu’il juge déloyale. "Il y a déjà des VTC qui travaillent ici depuis longtemps en bonne entente avec les taxis, l’arrivée d’Uber va mettre la pagaille".

Pour Patrick Rossi, Secrétaire fédéral FGTE CFDT, l'initiative d'Uber est perçue comme une infraction à la Loi Grandguillaume qui exige que le retour a la base. Il réclame "que la circulaire du ministre des transports concernant les contrôles soient appliquées". Dans un courrier envoyé à BFMBusiness.com, Patrick Rossi estime que "Uber ne respecte pas la loi et déstabilise grandement les acteurs économiques présents dans les villes". Selon ce responsable, la maire d'Avignon aurait interpellé le préfet suite à un courrier de la CFDT-FGTE. Dans cette ville, les chauffeurs Uber pourraient ne pas bénéficier de badge d'accès au centre ville.

An attendant, aucune autorité ne s’est directement exprimé. Mais selon Uber, certaines voient d’un bon œil l’augmentation des chauffeurs pendant cette période d’affluence, notamment à Montpellier où les voyageurs arriveront à la nouvelle gare TGV. Elle accueillera son premier train le 7 juillet avec à son bord 600 passagers.

Pascal Samama