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Uber et 5 autres plateformes de VTC font front commun face aux taxis

Après les taxis, c'est au tour des plateformes de VTC de réclamer l'intervention de l'Etat.

Après les taxis, c'est au tour des plateformes de VTC de réclamer l'intervention de l'Etat. - Eliot Blondet - AFP

La mobilisation des taxis qui appellent à la grève ce mardi inquiète les plateformes de VTC. Elles se sont donc unies pour demander à leurs clients d'écrire à François Hollande et Manuel Valls pour qu'ils exigent de ne pas freiner l'essor de l'économie collaborative.

A l'instar des taxis, les VTC font front commun pour défendre leur activité. À la veille d'une manifestation des chauffeurs de taxi que leurs propres organisations syndicales présentent comme "hors de contrôle", six plateformes de VTC (Allocab, Chauffeur-Privé, Cinq-S, Marcel, SnapCar et, bien sûr, Uber) ont décidé d’élever ensemble la voix pour être davantage audibles à l’Élysée et à Matignon.

Ils proposent à leurs clients d’envoyer un courrier à François Hollande et Manuel Valls pour leur demander de ne pas mettre fin à l’économie des applis. En fin de journée, plus de 70.000 clients auraient déjà rempli le formulaire qui sera adressé aux chefs de l’État et du Gouvernement. Un hashtag, #nonalafindesapplis, a été créé comme mot d’ordre.

Rendre encore plus difficile l'accès au VTC

Ces entreprises estiment que le véritable objectif des taxis n’est pas de trouver un compromis pour permettre aux uns et aux autres d’exercer tranquillement leur métier. Pour le collectif, il s’agit de "faire pression sur le gouvernement pour rendre encore plus difficile l’accès à la profession de chauffeur VTC afin de limiter la concurrence, alors que le secteur est en plein essor."

Et si l’État cède, ce groupe des six prévient que les conséquences seront désastreuses. La première serait une pénurie de l’offre et ce sera aux consommateurs d’en subir les conséquences. "Imaginez devoir attendre 20 à 30 minutes l’arrivée d’une voiture! Ce serait retourner à la vie avant les applications et les smartphones."

L’autre conséquence, plus sensible, serait l’emploi. Selon les six plateformes de réservation, le site gouvernemental d’information pour devenir VTC n’est déjà plus accessible. Il est “en maintenance et aucune inscription n’est désormais possible." Les sociétés de VTC notent qu’actuellement, "50.000 femmes et hommes ont entamé les démarches pour devenir chauffeur VTC. Ces personnes pourraient travailler d’ici quelques semaines. Mais cela n’arrivera pas si les organisations de taxis arrivent à leurs fins."

Enfin, comme les taxis, les VTC veulent que le gouvernement agisse. Dans ce cas, les VTCistes attendent toujours les modalités que le gouvernement devait présenter avant le 31 décembre 2015. En attendant, ils constatent qu’il "est donc tout simplement impossible de devenir VTC en France depuis le 1er janvier 2016 !"

Les taxis de Normandie sortent du mouvement

Dans cette guerre de la communication, les taxis ne sont pas en reste. Ils ont lancé @Taxislégaux, une campagne de publicité sur les réseaux sociaux pour défendre leur modèle. Elle se compose d’un buzz sur twitter et Facebook avec des spots vidéo dans lesquels des clients défendent le modèle "taxi" face à ses concurrents.

La campagne, peut-être un peu maladroite, est déjà très critiquée sur Internet par des internautes qui semblent plus qu’irrités par le comportement des taxis. Ils risquent de l’être plus encore si les manifestations de ce mardi 26 janvier dérapent, comme ce fut le cas en juin dernier. Des appels au calme ont été lancés par les organisations représentatives des taxis conscientes que tout dérapage se retournera contre toute la profession.

Déjà, des organisations régionales annoncent qu’elles ne participeront pas au mouvement comme l’a annoncé Christophe Ros, président de l’Union départementale des syndicats d’artisans taxis de Seine-Maritime, au site Normandie Actu. "On a décidé de ne rien faire, on a assez de difficultés comme ça, sans en rajouter encore sur notre image. Nous ne serons pas non plus à Paris pour faire de la figuration, on laisse les Parisiens nous sortir de cette situation!" 

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco