BFM Business
Services

Uber met la main à la poche pour calmer ses chauffeurs

Uber a payé pour mettre fin aux recours des chauffeurs.

Uber a payé pour mettre fin aux recours des chauffeurs. - Roslan Rahman - AFP

"Les conducteurs de Californie et du Massachusetts avaient formé des recours en nom collectif. Ils réclamaient de devenir des salariés et non plus des travailleurs indépendants. Une demande qui aurait remis en cause le fondement du service."

Uber a réussi à désamorcer, temporairement du moins, une crise. Le service de VTC va payer jusqu'à 100 millions de dollars pour solder à l'amiable des recours en nom collectif visant à changer le statut de ses chauffeurs. Le controversé service de réservation de voitures avec chauffeur était confronté à deux recours collectifs, en Californie et dans le Massachusetts, déposés par des conducteurs qui réclamaient d'être reclassés comme salariés, alors qu'ils sont aujourd'hui considérés comme des travailleurs indépendants.

Avec l'accord amiable, Uber obtient que "les chauffeurs resteront des travailleurs indépendants, et pas des salariés", indique son patron-fondateur, Travis Kalanick, dans un message publié sur le site internet de l'entreprise. En échange, le groupe a accepté de payer 84 millions de dollars aux plaignants. L'accord prévoit un second paiement de 16 millions de dollars si Uber entre en Bourse et que sa valorisation passe au-dessus d'un certain niveau durant l'année qui suit cette opération.

Mettre en péril le modèle

Le recours collectif de Californie avait été validé l'an dernier par le juge de San Francisco Edward Chen, et l'affaire aurait dû être jugée sur le fond lors d'un procès prévu pour le mois de juin.

Si les jurés se rangeaient du côté des plaignants, cela pouvait mettre en péril une base du modèle de "l'économie partagée" dont Uber, aujourd'hui une des start-up les plus en vue de la Silicon Valley avec une valorisation d'une cinquantaine de milliards de dollars, est une figure de proue. Son modèle économique, reproduit par une série d'autres start-up, dépend en effet pour beaucoup de l'extrême flexibilité des emplois sur lesquels il s'appuie.

D. L. avec AFP