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Un ancien ministre aide le chinois CRRC à percer en France

Le chinois CRRC s'est discrètement implanté en France.

Le chinois CRRC s'est discrètement implanté en France. - Wolfgang Kumm / dpa / AFP

L’éphémère ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux est le président de la filiale française de CRRC. Ce leader mondial du ferroviaire qui rivalise avec Alstom vient de s’implanter discrètement en France.

C’est le fantôme dont tout le monde a peur. Le chinois CRRC était dans toutes les discussions début février alors que Bruxelles venait de rejeter le mariage entre Alstom et Siemens. Les entreprises, ainsi que les gouvernements français et allemands s’insurgeaient contre la décision de la Commission européenne au motif qu’elle profiterait au chinois CRRC. En quelques années, l’Etat chinois a fusionné des entreprises publiques dans le transport ferroviaire pour donner naissance au leader mondial CRRC. Déjà quatre fois plus gros qu’Alstom, le mariage avec Siemens ne l’aurait pas délogé de son trône. Sauf que le géant chinois n’est pas encore présent en Europe. « Dans deux à trois ans, il aura déjà pris des positions importantes » assurait Alstom récemment.

Il y a deux ans, CRRC a réalisé sa première incursion en France. Une petite percée, très discrète, mais symbolique. Il a d’abord racheté une petite entreprise locale de mécanique en déclin, Clément Bayard pour y accoler son nom. Puis, il a embauché l’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, pour l’aider à se développer. L’image de l’homme politique était pourtant abimée alors qu’il avait été contraint de démissionné après avoir embauché ses deux filles lorsqu’il était député. Contacté, Bruno Le Roux n’a pas souhaité nous répondre.

Des emplois à la clé

Une décision qui n’a pas tardé à porter ses fruits. Il y a un an, CRRC a signé un partenariat avec la région Grand Est et le département des Ardennes, là où est basée la PME française. Concrètement, le département met à disposition de CRRC son petit aérodrome de Belval pour « des expérimentations de bus électriques », explique-t-il dans un communiqué. Au-delà, CRRC s’en servira comme une véritable « base logistique pour l’acheminement depuis la Chine de pièces pour concevoir les bus électriques » ajoute le département.

A terme, CRRC a fait miroiter la « création d’une usine de construction et d’assemblage des véhicules testés et développés ». Avec à la clé, la promesse de nombreuses embauches pour le département qui souffre d’une forte désindustrialisation. Le fantôme chinois sort de l’ombre.