Un Canadien détourne les logos de marques pour se moquer du Québec
"Fiction pulpeuse" pour "Pulp Fiction", "Danse lascive" pour "Dirty Dancing" ou encore "Les Bagnoles" pour "Cars". On savait qu'au Québec, les titres de films en anglais sont francisés en vertu d'une loi de 1977 -la Charte de la langue française. Et le résultat n'est pas toujours très heureux. La plupart des Français ignorent en revanche que les entreprises sont théoriquement soumises à la même obligation. Selon l'article 63 de la Charte, "le nom d'une entreprise qui fait des affaires au Québec doit être en langue française". Les entreprises oui, mais pas les marques commerciales. Du moins c'est ce que plaident certains grands groupes internationaux (Walmart, Best Buy, Costco ou encore Gap) qui ferraillent contre tout projet de loi les obligeant à franciser leur nom.
Car même si certaines enseignes ont accepté de faire un effort, à l'instar de KFC devenu PFK (pour Poulet Frit du Kentucky), les grandes marques dans leur ensemble n'ont pas du tout l'intention de changer de nom au Québec. Sauf que depuis quelques semaines, le gouvernement local revient à la charge avec un nouveau projet de loi précisant les règles de francisation. Par exemple, Gap pourra conserver sa marque mais devra rajouter un terme francophone comme "magasin" ou "prêt-à-porter" en vitrine. Une obligation qui ne concernera que les affichages extérieurs (pas les étiquettes des produits par exemple) mais qui ne contente personne. Ni les purs et durs de la francophonie qui jugent la mesure nettement insuffisante, ni les marques qui continuent de protester contre cette obligation. D'autant que les contrevenants s’exposeront à des amendes pouvant aller de 1.500 à 20.000 dollars canadiens (1.025 à 13.700 euros).
"La marque anglaise, pas une menace pour le français"
Le sujet est en tout cas très débattu au Québec et est loin de faire l'unanimité. "La pérennité du français dépend de trois principaux facteurs: la langue enseignée à l'école, parlée au travail et transmise aux immigrants, écrit Paul Journet, éditorialiste à La Presse. Les marques de commerce en anglais, comme Best Buy ou Old Navy, ne constituent pas une menace frontale."
S'il agace certains, le projet de loi fait rire les internautes. Comme Adam Polka, un jeune habitant d'Ottawa qui travaille dans le marketing. Il s'est amusé à franciser les noms de grandes enseignes américaines en changeant les marques sous Photoshop. Postées sur son compte Facebook, ses photos cartonnent sur la toile au Québec depuis quelques jours. "C'est une satire, je trouve ça drôle de montrer que beaucoup de noms de magasins en anglais n'ont pas vraiment de sens, explique le jeune homme à la Montreal Gazette. En tout cas, je trouve rafraîchissant de voir les anglophones et les francophones trouver un terrain d'entente dans la moquerie de l'absurdité des traductions."
Voilà une sélection de ses meilleurs détournements.