BFM Business
Conso

Un Français nommé pour redresser Uber Eats

Pierre-Dimitri Gore-Coty

Pierre-Dimitri Gore-Coty - -

A la suite de la démission surprise de Jason Droege sur fond de difficultés financières, Pierre-Dimitri Gore-Coty aura la lourde tâche de remettre Uber Eats sur les rails de la rentabilité.

Après cinq années à la tête de Uber Eats, Jason Droege jette l'éponge et annonce sa démission. C'est un Français, Pierre-Dimitri Gore-Coty qui est nommé à sa place et qui aura la lourde tâche de parvenir à l'équilibre financier. L'homme de 34 ans connaît bien la maison puisqu'il entre chez Uber en 2011 comme directeur pour Paris puis devient responsable de l'international.

Avant cela, il a travaillé trois ans pour la banque Goldman Sachs avant de lancer avec d’ex-collègues un fonds d’investissement. Il est ingénieur de formation (Ecole Centrale), et a décroché un master en ingénierie financière à l’Université Columbia aux Etats-Unis.

Ancien de Goldman Sachs

"Alors qu'Uber Eats entre dans sa nouvelle phase de croissance, plus rentable, je suis heureux d'avoir Pierre à la barre, et je suis impatient de le voir appliquer ses huit ans d'expérience […] pour saisir toutes les opportunités qui s'offrent à Eats", commente Dara Khosrowshahi.

Sur Twitter, Jason Droege loue le succès mondial de la plate-forme. Mais si le chiffre d'affaires explose (+151% au 4e trimestre 2019 à 415 millions de dollars), le service n'a jamais affiché le moindre centime de rentabilité et multiplie les pertes (461 millions de dollars au 4e trimestre) Et ce, alors que la nouvelle patronne d'Uber, Dana Khosrowshahi, place la rentabilité comme objectif numéro un pour l'ensemble du groupe à fin 2020, quitte à sacrifier la croissance.

La tâche s'annonce donc ardue pour le Français afin de trouver le bon équilibre entre croissance et rentabilité. La livraison de repas est soumise à une concurrence acharnée et à des coûts marketing d'acquisition clients très importants qui rendent le modèle peu voire pas rentable, surtout pour un acteur comme Uber Eats qui est arrivé après des concurrents comme Deliveroo ou Just Eat.

461 millions de dollars de pertes au 4e trimestre 2019

Dans une étude publiée cet été et citée par le journal Les Echos, la banque d'investissement Cowen estime qu'à chaque commande passée sur Uber Eats en 2020, le groupe perdait en moyenne 3,36 dollars.

Uber Etats a d'ailleurs décidé de quitter les marchés où il n'est pas leader comme l'Inde, où son service a été vendu à l'acteur local Zomato, ou encore la Corée du Sud.

Olivier Chicheportiche