BFM Business
Conso

Un potager urbain futuriste s'installe sur un toit de Paris

Un hôtel parisien vient d'ouvrir sur son toit une ferme urbaine au concept ingénieux: composée de modules en relief, elle offre 1000 mètres carrés cultivables en occupant que la moitié d'emprise au sol. Les parcelles sont ensuite louées aux riverains, qui n'ont rien d'autre à faire que récolter leurs fruits et légumes.

Des fraises, de la frisée, des radis et autres fruits légumes et aromates poussent en masse ces jours-ci en plein Paris. Un potager urbain de 1000 mètres carrés vient d'être s'installée au cœur d'un des quartiers les plus bétonnés de la capitale, à Beaugrenelle.

Vu d'en bas, pas un bout de verdure ne dépasse. Mais sur le toit de l'hôtel Yooma, entouré de gratte-ciels vertigineux, c'est un autre monde. Pas vraiment la campagne, mais plutôt un espace agricole futuriste, où se succèdent des modules grillagés aux formes géométriques. Toutes leurs faces, verticales ou horizontales, et leurs tranches, sont végétalisées. Ainsi, alors que leur emprise au sol n'excède pas le mètre et demi, chaque "parcelle" compte 3 mètres carrés de superficie cultivable.

-
- © N.G.

Qui va consommer ce qui pousse dessus? En grande partie, les clients de l'hôtel Yooma. Son chef cuistot dispose de 100 mètres carrés de parcelles pour récolter du romarin, de la ciboulette, des choux, et tout ce qui y pousse pour agrémenter les plats de son restaurant. 100 mètres carrés qui vont produire 1,5 tonne de produits frais par an.

"On les paie en salade!", explique Jean-Patrick Scheepers, fondateur de l'entreprise Peas&Love, qui a inventé ce concept de potager urbain. La start-up belge loue les 900 mètres carrés restant aux riverains de l'hôtel. Des fermiers urbains qui n'ont pas besoin de consacrer beaucoup de temps à leur potager, ni d'avoir la main verte, puisque c'est un ingénieur agronome s'occupe de l'entretien des parcelles. Présent trois jours par semaine, Arno Faivre, dit le "community Farmer", plante et taille au bon moment, règle l'arrosage.

-
- © N.G.

Tout ce qu'on à faire les locataires, c'est de venir quand l'agriculteur leur signale le moment de récolter leurs fruits et légumes de saisons, frais, locaux, et bio. L'été bien sûr, avec des tomates, des poivrons, des fruits, mais aussi "l'hiver, avec plein de choses comme des choux, du fenouil, de la mâche, des brocolis", liste Arno Faivre.

La location de la parcelle coûte 38 euros par mois, "moins cher que si on devait acheter la même quantité de produits en magasin", assure le fondateur de Peas&Love.

-
- © N.G.

S'ils le souhaitent, les "fermiers urbains" peuvent aussi participer aux activités communautaires qu'organise Arno: cours de cuisine, de yoga, ateliers de plantation, etc. Ou tout simplement venir se balader dans le potager avec leur famille, et profiter des transats installés entre les allées. Ils seront aussi sollicités à la fin de leur première année d'adhésion pour choisir ce qui sera planté l'année suivante.

Quelques jours après l'ouverture du potager urbain le 1er mai, les 250 parcelles du toit de l'hôtel Yooma avaient trouvé preneur. Mais ce deuxième potager urbain pour Peas&Love après un premier en Belgique n'est qu'un début. L'entreprise étudie 20 nouveaux emplacements pour 2019, et espère à terme installer ses fermes partout où l'espace urbain n'est pas valorisé.

Nina Godart