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Une intelligence artificielle sera certainement au départ de la Route du Rhum 2026

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De la voile connectée aux manœuvres automatiques, les capteurs et logiciels d’analyses de données participent désormais aux manœuvres. En plus de fournir des informations précieuses sur l’état de santé et les capacités du bateau, ils soulagent le travail à bord des marins.

Ils sont 123 skippers à prendre le départ de cette onzième édition de la Route du Rhum sur des bateaux bardés d’électroniques et de technologies pour anticiper la météo, calculer la meilleure route, voire pour mesurer l’état de fatigue des skippers.

Mais les technologies s’immiscent aussi plus en profondeur dans les entrailles des bateaux de course ou de plaisance. Des capteurs insérés dans les voiles aux winches intelligents qui « bordent » ou « choquent » les écoutes automatiquement, ces nouvelles technologies visent à soulager le travail à bord des skippers. Elles pourraient par la suite rendre ces bateaux encore plus autonomes, à l’instar des véhicules terrestres dont nous nous faisons l’écho régulièrement, pour peu que des logiciels de recueil de données et des moteurs d’intelligence artificielle sachent prendre le relais.

Une puce dans la voile, c’est l’une des spécificités des matériaux conçus par la société Onesails. En plus d’un procédé de construction de voiles réalisé à partir d’une structure composite qui les rend plus solides et plus légères (voire plus écologiques selon le constructeur), ce sont désormais des capteurs qui sont intégrées au cœur de ces matériaux. Ils vont en temps réel fournir tout un tas d’informations au skipper, mais aussi au fabricant sur les données d'utilisation de la voile.

Parmi les informations remontées vers une application sur smarpthone figurent le temps d'utilisation, les tensions les plus élevées, le nombre de virements, mais aussi le taux d'exposition aux UV. Ces informations sont ensuite analysées et permettent dde faire de la maintenance préventive voir d’aider le skipper à affiner ses réglages selon l’état de fatique de son gréement.

Cap sur le voilier autonome

Plus fort, le chantier Jeanneau, en collaboration avec la société Harken a mis au point un nouveau système automatique de réglage des voiles. Associé à des winches électriques capables de « border » et de « choquer » automatiquement les écoutes, les deux partenaires ont eu l’idée d’avancer plus loin dans l’automatisation, même si ces industriels préfèrent parler d’assistance. Le système repose sur une technologie baptisée AST (Assisted Sail Trim ou réglage assisté des voiles).

Les informations du bateau telles que le cap, la vitesse, la force et la direction du vent sont envoyées à l’ordinateur de bord, qui, à partir d’un premier réglage de base va régler de façon automatiques voiles d’avant ou grand-voile. Une fois le cap saisi, le premier réglage effectué, il suffit de démarrer le système AST qui va agir de façon autonome en fonction des éléments rencontrés par le bateau. Mieux, en plus de savoir manœuvrer le bateau à une certaine allure, il est même capable de prendre en charge les brusques coups de vents, les risées, une plus grosse déferlante voire les virements et empannages.

L’ensemble de ces manœuvres est centralisée sur une seule console, ce qui permet de soulager le skipper dans son travail en bord et de se concentrer davantage sur la meilleure route à prendre, ménageant également ses efforts physiques.

Tous les industriels de la mer regardent de près ces innovations, et s’apprêtent peu à peu à faire interagir leurs différents équipements électroniques ou d’accastillage embarqués avec l’AST. D'autres développements sont d’ailleurs envisagés autour de la manipulation des gréments eux-mêmes pour hisser la grand-voile, dérouler ou rouler le foc automatiquement. A cela s’ajoutent bien sur les outils logiciels de traitement de l’ensemble des informations recueillies par l’ensemble des capteurs disséminés sur l’embarcation. De quoi imaginer qu’en 2026, le 124ème skipper inscrit à la 13ème édition de la Route du Rhum sera une intelligence artificielle.