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Une renationalisation de Renault n'est "pas à l'ordre du jour"

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- - ERIC PIERMONT / AFP

Une renationalisation de Renault pour surmonter la crise du coronavirus n'est "pas à l'ordre du jour", a affirmé samedi le président du groupe automobile français.

"Ce n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré Jean-Dominique Senard, le patron du groupe au losange, interrogé par Le Parisien-Aujourd'hui en France sur la possibilité de voir l'Etat reprendre le contrôle qu'il avait exercé pendant quelque 40 ans sur ce fleuron industriel.

"Souvenez-vous de 2008-2009", pendant la crise financière et économique mondiale partie du secteur américain de l'immobilier: "Nous n'avions pas eu à en arriver là. Pourtant la situation était également très difficile", a développé Jean-Dominique Senard, qui était alors dirigeant de Michelin.

Même si "nous n'en menions pas large à l'époque", "il n'y a pas eu besoin de renationalisation. Et vous avez vu d'ailleurs comment cela s'est retourné. Parce qu'il ne faut pas s'y tromper, le jour où la conjoncture redevient plus favorable, dans l'industrie automobile, cela peut être extrêmement rapide et fort", a-t-il affirmé.

A défaut de nationalisation, une extrémité évoquée mardi par le Premier ministre Edouard Philippe pour sauver les entreprises françaises les plus vulnérables au choc né de l'épidémie, le patron de Renault a estimé que le groupe pourrait "solliciter des garanties auprès de l'Etat", comme le président Emmanuel Macron en a annoncé le principe.

12 usines fermées en France

Dans la semaine passée, sur fond de propagation du nouveau coronavirus et de la mise en place progressive de mesures de confinement, Renault a décidé de fermer ses usines dans quasiment toute l'Europe, dont 12 en France.

Les réseaux commerciaux sont paralysés dans l'Hexagone, mais aussi en Espagne et en Italie. La chute des commandes des clients s'avère "spectaculaire", avec parfois -90%, selon le patron de Renault.

Cette crise, qui touche tout le secteur automobile, tombe particulièrement mal pour Renault qui est passé dans le rouge en 2019 pour la première fois en dix ans et a annoncé en février un plan d'économies, sans exclure de fermeture d'usines. 

Jean-Dominique Senard a assuré que son entreprise, après la crise, ne "repartir(ait) pas de zéro", soulignant que son usine sud-coréenne avait repris son activité, de même que deux unités en Chine, ou encore les installations industrielles en Russie et en Turquie.

Sandrine Serais avec AFP