Une rixe provoque la fermeture d’une usine chinoise de Foxconn
Nouvelle preuve des tensions qui règnent au sein des usines du groupe taïwanais Foxconn : une rixe a éclaté dans son usine installée à Taiyuan, dans le nord de la Chine.
Le conflit a pris naissance dans l’un des dortoirs où loge les salariés et il s’est étendu jusqu’à impliquer plus de 2 000 d’entre eux. Au final, une quarantaine sont blessés. La police est intervenue et le calme est revenu vers 3H00 du matin."Le site a fermé aujourd'hui, seulement aujourd'hui, pour les besoins de l'enquête. Elle rouvrira demain", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Hon Hai, la maison mère de Foxconn, Simon Hsing.
Les ouvriers sous pression
Selon la direction, l’origine de la bagarre ne serait pas liée au travail. Mais d’après des messages postés sur le site de microbloging chinois Sina Weibo, dont l'authenticité ne pouvait pas être confirmée par l'AFP, le conflit opposait des ouvriers aux gardes chargés de la sécurité sur l'usine.
Ce nouvel épisode de violence ne peut qu’ajouter du crédit aux critiques formulées sur les conditions de travails au sein du groupe taïwanais." Foxconn est réputé pour son style de gestion autoritaire et sa discipline très stricte", a déclaré à l'AFP Geoffrey Crothall, porte-parole de l'association China Labour Bulletin, basée à Hong Kong.
"Lorsqu'on a un environnement de travail comme celui de Foxconn, où les ouvriers sont traités comme de simples unités de production, des robots et non des êtres humains (...), la violence reste parfois le seul moyen de s'exprimer et des peccadilles peuvent très vite dégénérer ".
Opinion et associations sont déjà intervenues
Le nom de Foxconn est en effet devenu tristement célèbre auprès du grand public, depuis qu’une douzaine de ses salariés se sont suicidés pour dénoncer les rythmes infernaux, les conditions de logements précaires et les salaires dérisoires imposés par leur employeur. Sous la pression de l’opinion publique et d’associations, Foxconn a allégé les heures de travail hebdomadaire et a relevé les salaires.
Le groupe taiwanais est le premier fabricant mondial de composants informatiques et travaille en plus d’Apple, aussi pour Nokia et Sony. Il emploie un million de personnes en Chine, dont la moitié sur son site principal, à Shenzhen, près de la frontière chinoise avec Hong Kong.