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Une "université" pour former les salariés de Burger King à préparer le Whopper

Jérôme Tafani,directeur général de burger King France et de Quick, sur le plateau de BFM business.

Jérôme Tafani,directeur général de burger King France et de Quick, sur le plateau de BFM business. - BFM Business

Le principal concurrent de McDonald's vient tout juste d'ouvrir son 200ème restaurant en France. Invité de BFM Business, Jérôme Tafani, le DG de Burger King explique que pour former les nouvelles recrues, la marque a créé sa propre "université".

Depuis son retour en France en 2013, Burger King poursuit sa reconquête du marché français sur un rythme soutenu. L'enseigne vient tout juste d'ouvrir son 200ème magasin dans l'Hexagone. Si les longues files d'attentes qui saluaient les premières ouvertures de restaurant ne sont plus d'actualité, les consommateurs sont toujours curieux de découvrir un nouveau restaurant. "Le phénomène d'ouverture est toujours là, le premier mois nous avons ce que nous appelons un 'wahou effect'. On a un capital sympathie qui se vérifie. À chaque ouverture, les 30 ou 60 premiers jours, c'est vraiment un phénomène incroyable" s'enthousiasme Jérôme Tafani directeur général de burger King France et de Quick, invité ce jeudi de BFM Business.

"Aujourd'hui lorsque que l'on ouvre un restaurant on a des volumes très supérieurs à la concurrence. Après on finit par avoir des convergences avec le marché, mais on reste très au-dessus de Quick (racheté en 2015, NDLR) qui est une marque un petit peu abîmée", explique-t-il. Les restaurants Quick sont peu à peu convertis.

Une croissance soutenue par la conversion des restaurants Quick

"On rajoute une centaine d'unités chaque année. Un gros quart par des vraies ouvertures et le reste par des conversions de restaurants Quick. Plus on avancera dans le temps et plus la part des ouvertures va augmenter", ajoute Jérôme Tafani. Au final, il ne restera que quelques restaurants Quick. "La logique c'est que dans les années 2020 (…) quand on va arrêter d'exploiter la marque Quick, à ce moment-là on verra qui veut prendre la suite", avance le directeur général de burger King France et de Quick.

Pour Burger King, le développement de sa clientèle ne repose pas uniquement sur une bataille des prix avec McDonalds, son principal concurrent.

"Le prix est fondamental. Aujourd'hui la gamme des prix des menus Burger King est tout à fait comparable avec celle de nos principaux concurrents. Il n'y a pas de secret: on ne peut pas arriver à faire les volumes que l'on fait si on était beaucoup plus cher. Par contre, on a notre personnalité en terme de communication, d'innovation", souligne Jérôme Tafani.

S'adapter au goût français

Pour se différencier et créer la demande, Burger King mise sur l'innovation dans les recettes. "On est convaincu que le côté local est fondamental. Le goût du Français n'est pas le goût de l'Italien, de l'Allemand. Bien sûr, il y a des recettes iconiques sur des produits cœur comme le Whopper. On n'y touche pas. Par contre vous avez en ce moment le Egg burger, qui est une recette purement française, qui a été développé par les équipes françaises", précise le dirigeant. 

Pour soutenir cette croissance, Burger King recrute massivement : il prévoit 5000 créations d'emplois par an sur les quatre ans à venir. L'enseigne veut se départir de la mauvaise image dont souffre ce type de job. "L'emploi de service a été mal considéré. Or non seulement ce sont des emplois qui sont ouverts à des gens pas qualifiés et qui ouvrent sur de vraies carrières. N'oublions pas que c'est parmi les équipiers qu'on va trouver le manager et le directeur de demain", met en avant Jérôme Tafani. Et de préciser "Le directeur d'un restaurant qui fait 4 millions de chiffre d'affaires, qui emploie 60 à 80 salariés, c'est un vrai job. Surtout quand on y accède au bout de trois à quatre ans et sans aucune qualification."

Des universités du Whopper

Pour gérer l'afflux de nouveaux collaborateurs, et notamment faire en sorte que l'enseigne que 80 à 90% des postes d'encadrement soient occupés par d'anciens coéquipiers, l'enseigne a créer des outils de formations adaptés. Les restaurants en mesure d'assurer des formations n'étaient pas assez nombreux.

"Former 5000 personnes dans 200 restaurants ça fait beaucoup trop de stagiaires, ça perturbe le service. On a donc créé deux universités du Whopper, une à Paris et une à Lyon, qui viennent compléter le temps passé en restaurant.", explique le dirigeant. Plus de 800 managers et directeurs ont déjà bénéficié de ce cursus.

C.C.