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Transports

Une usine Renault bloquée par un sous-traitant

Près de 200 salariés de l'équipementier automobile GM&S de La Souterraine (Creuse) bloquent l'usine Renault du Mans

Près de 200 salariés de l'équipementier automobile GM&S de La Souterraine (Creuse) bloquent l'usine Renault du Mans - JOEL SAGET - AFP

Renault est en conflit avec l'équipementier GM&S qui juge le constructeur responsable de son placement en liquidation judiciaire. Ses salariés bloquent l'usine du Mans, qui fabrique notamment des châssis de voitures.

Près de 200 salariés de l'équipementier automobile GM&S de La Souterraine (Creuse) bloquent l'usine Renault du Mans, pour réclamer une hausse du volume de commandes, a indiqué mercredi un responsable syndical de l'entreprise. "Les camions sont bloqués, mais les salariés peuvent circuler", a précisé Vincent Labrousse, délégué CGT de GM&S, ajoutant que l'usine Renault, qui fabrique des châssis de voitures, était "stratégique" pour la marque au losange.

L'équipementier GM&S Industry, qui compte 283 salariés dans la Creuse, fabrique des pédaliers, carters et éléments de boîtes de vitesse pour l'industrie automobile, principalement pour Renault et PSA. Il a été placé le 2 décembre en redressement judiciaire et les repreneurs ont jusqu'au 18 avril pour se faire connaître.

Des commandes à l'étranger

Les salariés considèrent que ses deux principaux clients "se sont désengagés en diminuant progressivement la charge de travail depuis plusieurs années". "Cela fait deux ans que le volume de commandes décroît, souligne Vincent Labrousse. Mais parallèlement, les constructeurs ont doublé leurs moyens de production et passé des commandes chez nos concurrents, en France et à l'étranger."

"Si aucune offre de reprise n'est déposée, l'entreprise risque la liquidation", ajoute-t-il. Pour survivre, l'entreprise a besoin selon lui de "tendre vers 40 millions d'euros de commandes", alors que les deux grands constructeurs français en promettent au total 15 millions aujourd'hui. Les salariés de GM&S disent avoir déjà rencontré "sans résultat" le PDG de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares. Faute d'avancées, ils envisagent de nouveaux blocages sur d'autres sites de Renault ou PSA.

Des promesses de commandes non-tenues

Le gouvernement s'est mobilisé pour tenter de sauver l'entreprise et la région Nouvelle-Aquitaine a voté un prêt de 580.000 euros pour maintenir la trésorerie. Selon Me Jean-Louis Borie, avocat de 230 salariés de l'entreprise, le plan de reprise "accepté par le tribunal de commerce de Paris voici deux ou trois ans reposait notamment sur des promesses de volumes, commandes et chiffre d'affaires faites par Renault. Engagement qui n'ont pas été tenus."

"Par ailleurs, nous avons la conviction que PSA s'est engagé à soutenir GM&S le temps de se ressourcer pour mieux la lâcher ensuite", après avoir réorienté ses chaînes de production vers d'autres fournisseurs, avait-il déclaré en mars.

N.G. avec AFP