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UniCredit confirme la suppression de 6.000 postes en Italie et suscite la colère des syndicats

La banque italienne a confirmé avoir l'intention de supprimer 6.000 emplois en Italie d'ici trois ans. Une annonce qui s'inscrit dans la lignée d'un plan stratégique annoncé en décembre dernier.

La banque italienne a confirmé avoir l'intention de supprimer 6.000 emplois en Italie d'ici trois ans. Une annonce qui s'inscrit dans la lignée d'un plan stratégique annoncé en décembre dernier. - Pixabay

La banque italienne UniCredit a confirmé lundi auprès des syndicats qu'elle s'apprêtait à supprimer 6.000 emplois en Italie d'ici 2023, provoquant la colère de ces organisations.

Les annonces faites étaient attendues. Mais elles n'en sont pas moins difficiles à entendre pour l'ensemble de la classe syndical d'UniCredit et ses milliers de salariés. Ce lundi, la banque italienne a confirmé avoir l'intention de supprimer 6.000 emplois en Italie d'ici trois ans. Une annonce qui s'inscrit dans la lignée d'un plan stratégique annoncé en décembre dernier par UniCredit et dans le cadre duquel la banque italienne indiquait déjà vouloir supprimer 8.000 emplois d'ici 2023, en plus des 14.000 équivalents temps plein déjà supprimés depuis 2017. Les syndicats avaient alors évoqué s'attendre à entre 5.500 et 6.000 suppressions de postes dans la seule péninsule. C'est donc désormais confirmé.

Peu après cette annonce faite dans une lettre adressée aux syndicats, la ministre du Travail, Nunzia Catalfo, a indiqué avoir convoqué les dirigeants d'UniCredit vendredi.

"Solutions partagées"

Vendredi doit aussi marquer le début des discussions entre la banque et les syndicats sur ces suppressions d'emplois et la fermeture de 450 agences dans la péninsule. La banque entend trouver "des solutions partagées" avec les syndicats, comme des départs en retraite anticipée.

"Dans le précédent plan, nous avons agi de manière socialement responsable et nous continuerons à le faire", avait assuré en décembre le patron d'UniCredit, Jean-Pierre Mustier.

La faute au numérique, argue la banque

La banque justifie ces suppressions d'emplois par la baisse de 55% des opérations aux guichets depuis 2016, en raison de la montée du numérique. UniCredit "continue à avoir une attitude inacceptable": "Jean-Pierre Mustier se trompe quand il croit pouvoir nous imposer un plan (...) sans discuter des chiffres", a dénoncé le secrétaire du syndicat du secteur bancaire (Fabi), Lando Maria Sileoni.

"Nous répétons que pour deux éventuels départs devra correspondre au moins une embauche", a-t-il dit. Il a dénoncé "l'obsession de réduire les coûts", alors que ceux-ci ont atteint "9,9 milliards d'euros fin 2019, soit moins que l'objectif fixé de 10,6 milliards".

Les actionnaires privilégiés?

De surcroît, "UniCredit entend concentrer 70% des coupes sur le personnel et les agences en Italie, qui est pourtant la zone la plus rentable du groupe au niveau européen", a encore dit le syndicaliste.

Le secrétaire général du syndicat First Cisl, Riccardo Colombani, a lui fustigé cette saignée alors que la banque "annonce une hausse des dividendes aux actionnaires" et ce "même si ce sont les travailleurs qui, avec leurs efforts, ont permis à la banque de dépasser la crise et de renouer avec les bénéfices".

UniCredit a annoncé jeudi dernier qu'elle comptait se montrer plus généreuse avec ses actionnaires. Les sommes versées pourraient atteindre 50% du bénéfice net ajusté dès 2020, niveau que la banque avait dit, en décembre, viser pour 2023.

J.C-H avec AFP