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Unicredit: "les taux négatifs vont être passés aux clients qui ont de gros dépôts"

Invité sur le plateau de Good Morning Business, Jean-Pierre Mustier, directeur général de la première banque italienne, Unicredit, a annoncé que les dépôts de plus 100.000 euros seront taxés dès l'année prochaine.

C'est dans l'air depuis plusieurs semaines: les banques commencent, les unes après les autres, à taxer les dépôts importants pour répercuter les taux bas de la BCE. Ce mercredi, Jean-Pierre Mustier, directeur général de la première banque italienne Unicredit et président de la Fédération bancaire européenne (FBE), a annoncé que ce serait le cas pour son établissement. "Très clairement, les taux négatifs impactent de manière importante les revenus des banques européennes mais la BCE dit, à juste titre, que sans leur politique les provisions des banques auraient été plus importantes car l'économie aurait ralenti. Alors, 'net/net', cet impact pourrait être neutre ou positif" explique-t-il.

Dès 2020 pour Unicredit

Mais pour absorber cet impact, les banques doivent engager certaines mesures. "Il faut protéger l'ensemble des clients des banques qui sont les plus vulnérables, ceux qui sont couverts par la garantie des dépôts et ensuite, au cas par cas, on peut passer les taux négatifs sur les grandes entreprises ou à certains grands clients en leur offrant un certain nombre d'alternatives" explique-t-il. "Ces alternatives peuvent être d'investir dans des fonds de trésorerie qui ont des objectifs de rendement proches de zéro, plutôt que d'avoir un taux négatif en dépôt."

Autrement dit, il faudra renoncer à laisser dormir de grosses sommes. "De plus en plus, ces taux négatifs vont être passés aux client qui ont de gros dépôts" reconnait-il. Avec quel seuil ? "Au-delà de 100.000 euros de dépôts."

Pour Unicredit, ce sera rapidement mis en place. "Nous travaillons à une mise en place dans les différents pays où nous sommes présents pour que ce soit en place l'an prochain. Dès 2020, il faut s'attendre à un certain nombre d'actions qui pourraient être réalisées" conclut Jean-Pierre Mustier.

Thomas Leroy