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Union européenne: une amende record pour Google d'ici fin août

Le groupe californien ne veut faire aucun commentaire sur l'amende que veut lui infliger la Commission européenne avant la fin de l'été

Le groupe californien ne veut faire aucun commentaire sur l'amende que veut lui infliger la Commission européenne avant la fin de l'été - Justin Sullivan - AFP

Google pourrait écoper d'une amende de plusieurs milliards d'euros pour avoir abusé de sa position dominante avec son service de comparaison de prix "Google Shopping". La décision sera prise avant la fin de l'été.

La Commission européenne devrait rendre dans les prochaines semaines une décision contre Google, qui pourrait écoper d'un amende record pour avoir abusé de sa position dominante afin de favoriser son service de comparaison de prix "Google Shopping", a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.

"Nous nous dirigeons vers une décision cet été", a affirmé une première source à l'AFP, sous condition d'anonymat. Si la Commission décide d'infliger une amende au géant américain d'internet, celle-ci pourrait atteindre jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires, qui s'élevait en 2016 à 90,3 milliards de dollars.

L'amende la plus importante jamais prononcée par Bruxelles dans un cas d'abus de position dominante s'élève à 1,06 milliard d'euros, contre le géant américain des puces informatiques Intel, et remonte à 2009.

"Le comportement de Google a affaibli la concurrence"

"Le silence radio de la Commission depuis quelques mois signifie qu'ils sont en train de finaliser la décision. Il n'y a plus aucune demande" d'informations, a affirmé une deuxième source proche du dossier à l'AFP. "Je pense qu'on touche au but", a-t-elle ajouté, disant s'attendre à "une amende très importante". Contacté par l'AFP, Google s'est refusé à tout commentaire.

La Commission soupçonne le géant d'internet d'avoir systématiquement favorisé son service de comparaison de prix "Google Shopping" dans ses pages de résultats. Elle avait adressé en avril 2015 une "communication des griefs" à l'entreprise, l'équivalent d'un acte d'accusation dans le jargon bruxellois.

Selon Bruxelles, "le comportement de Google (...) a affaibli, voire marginalisé la concurrence exercée par ses concurrents les plus proches". "Nous pensons que ces affirmations sont erronées du point de vue des faits, du droit et de l'économie", avait répondu Kent Walker, vice-président de Google, dans un billet de blog.

Google est toujours sous le coup de deux autres enquêtes de la Commission pour abus de position de dominante: la première concerne sa plate-forme publicitaire AdSense, la seconde son système d'exploitation Android. En août 2016, la Commission avait imposé au géant informatique Apple de rembourser 13 milliards d'euros d'avantages fiscaux indus à l'Irlande, mais il ne s'agissait pas d'une amende.

P.S. avec AFP