Il y a "une urgence économique et écologique" à revoir l’organisation du tri et du recyclage des déchets ménagers en France, avait déclaré à l’AFP en avril l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, relevant que la facture des ménages n’a cessé de croître pour un service jugé au final insatisfaisant. Et si l’incinération serait la réponse à cette problématique?
Ainsi, cette technique est intéressante d'un point de vue environnemental sous plusieurs angles. Tout d'abord, selon l’association Good Planète, elle permet de tirer le meilleur parti du contenu énergétique des déchets en produisant de la chaleur susceptible d'alimenter un réseau de chaleur urbain et/ou d'être transformée en électricité - elle permet de diminuer fortement le volume des déchets (90 % de réduction environ) et leur masse (70 % environ).
De plus, elle émet moins de gaz à effet de serre que le stockage, qui a inévitablement des fuites de méthane (CH4) (puissant gaz à effet de serre) issu de la dégradation des déchets organiques sans oxygène. Avec 112 usines d’incinération en France, 25 usines traitent environ la moitié de la quantité de déchets incinérés en France. Elles produisent environ 2 fois plus de chaleur: 6.600 GWh (giga wattheure).
L’incinération des déchets ménagers, quels impacts?
L'incinération des ordures ménagères reste la première source d'émissions de dioxines en Ile-de-France Avec une production annuelle de 5 millions de tonnes, les Parisiens génèrent le plus de déchets ménagers en France par habitant (482 kg/hab contre 418 au plan national), selon une étude menée par l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France (ORS). En Ile-de-France, 66% des déchets ménagers sont incinérés (contre 44% en France) dans dix neuf usines, et ce taux est en augmentation du fait de la réduction de la mise en décharge.
L’étude révèle également que les personnes vivant près d’incinérateurs sont exposées à des risque de cancers, des maladies de l’appareil respiratoire. L'incinération consiste à brûler les déchets à haute température (entre 850 et 1.000°C). Ces derniers, du fait de leurs multiples origines, contiennent sous forme particulaire et gazeuse des polluants de natures très diverses (métaux, éléments traces organiques...). Si l'incinération réduit le volume des déchets elle ne détruit pas totalement leurs polluants. Au contraire, les polluants rejetés dans l’air sont des gaz ou encore des métaux lourds.