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Vélib': Smoovengo menace JCDecaux de poursuites

Smoove en passe de reprendre le marché des Vélib'

Smoove en passe de reprendre le marché des Vélib' - Philippe Lopez / AFP

JCDecaux accuse notamment son concurrent, probable vainqueur du marché des Vélib', de fonder son offre sur un dumping social. Une méthode de communication "indigne", a réagi Smoovengo.

Pressenti pour remporter le prochain marché des Vélib', le consortium Smoovengo a dénoncé ce jeudi les attaques de son concurrent JCDecaux et menacé de le poursuivre en justice si elles devaient continuer. "L'utilisation des formules outrancières et les accusations envers Smoovengo doivent cesser de manière immédiate, sous peine d'actions judiciaires que le groupement n'hésitera pas à mettre en oeuvre", a prévenu le consortium, composé de la start-up héraultaise Smoove et de ses partenaires Indigo, Mobivia et Moventia, dans un communiqué.

Le système Vélib' fait l'objet d'un renouvellement de marché qui entrera en vigueur en janvier 2018, pour 15 ans. Élargi à la Métropole du Grand Paris, le service devrait proposer des vélos plus légers, plus solides et avec un tiers de vélos électriques. Autolib' et Vélib' Métropole ont annoncé samedi avoir "classé en tête l'offre du groupement Smoovengo" pour ce marché, écartant ainsi l'offre JCDecaux-RATP-SNCF. Ce choix doit être entériné par vote le 12 avril.

JCDecaux, qui détient le marché depuis sa mise en place en 2007, avait alors estimé que l'écart entre les deux offres "se fonde sur un dumping social, avec une proposition excluant la reprise de l'ensemble des personnels et reposant sur de nouvelles équipes inexpérimentées, moins nombreuses et à des conditions sociales et salariales dégradées". "Les mises en causes concernant un 'dumping social' sont totalement infondées et constituent une contre-vérité. Le groupement Smoovengo s'est déjà engagé dans son offre à privilégier le personnel en place pour ses nombreux recrutements à venir", a réagi jeudi Smoovengo.

Les salariés toujours pas satisfaits 

Le consortium juge les méthodes de communication de son rival "indignes d'un champion français" et accuse JCDecaux d'avoir "pour principal objectif de remettre en cause par tous les moyens la possibilité qu'un autre exploitant puisse lui succéder". De leur côté, les salariés de Vélib', poursuivaient jeudi leur grève perlée, expliquant ne pas se satisfaire de l'offre de reprise de l'effectif par le consortium Smoovengo et affirmant vouloir être "tous repris aux mêmes conditions".

"Ils disent: 'On est prêt à vous reprendre et vous serez même prioritaires' mais si on nous propose moins qu'on gagne aujourd'hui et qu'on ne veut pas, on peut aller pointer à Pôle Emploi", a fait valoir auprès de l'AFP Bambo Cissokho, secrétaire du comité d'entreprise de Cyclocity, filiale de JCDecaux dédiée à Vélib' et qui emploie 315 personnes.

P.L avec AFP