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Vente d’Universal à Tencent : une belle affaire pour les actionnaires

Le semestre exceptionnel d'Universal tire les bénéfices de Vivendi

Le semestre exceptionnel d'Universal tire les bénéfices de Vivendi - DR

Le leader mondial de la musique, propriété de Bolloré, est valorisé 30 milliards d’euros. Tencent pourrait s’emparer de 10% avec une option pour 10% supplémentaires.

L’action Vivendi flambait ce mardi matin à la bourse de Paris suite à l’annonce du groupe français de négociations préliminaires avec Tencent pour l’acquisition de 10% d’Universal Music (UMG). Ce n’est pas une surprise, lors de la présentation de ses résultats 2018 en février dernier, Vivendi avait annoncé qu’il comptait céder jusqu'à 50% d'UMG.

Joyau de la galaxie Bolloré, UMG est le numéro un mondial du marché de la musique devant Sony Music Entertainment et Warner Music, avec entre autres les artistes Lady Gaga, Taylor Swift mais aussi les catalogues des Rolling Stones ou des Beatles…

Après avoir subi la crise du disque, la Major rebondit depuis quelques années grâce au succès de la musique en streaming. Ses ventes ont ainsi bondi de plus de 18% sur les six premiers mois de l'année pour un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros. UMG indique dans un communiqué que ces discussions se font sur la base d'une valorisation de 30 milliards d'euros. Il y a un an, le groupe évoquait 30 à 40 milliards.

Si les discussions aboutissent, Tencent Holdings disposera pendant un an d'une option pour acquérir 10% supplémentaires d'UMG.

« Vivendi poursuit par ailleurs le processus de cession d’une participation minoritaire supplémentaire d’UMG à d’autres partenaires potentiels », explique Vivendi.

Division la plus lucrative

Le groupe français explique également qu'avec Tencent, il étudie des pistes de coopération commerciale. « Avec Tencent, Vivendi espère renforcer la promotion des artistes d’UMG avec lesquels le plus beau des catalogues d’enregistrements et de chansons jamais réalisé a été constitué », fait savoir le géant des médias et du divertissement.

« Un accord entre Tencent, Vivendi et UMG devrait contribuer à renforcer leurs relations et permettre de consolider l'accord de licence qui existe déjà avec Universal », commente Neil Campling, analyste chez Mirabaud.

Présent dans les applications mobiles (WeChat...), les jeux pour smartphones…, Tencent affiche une capitalisation supérieure à 500 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 35,3 milliards de dollars.

Du côté de Vivendi (14 milliards d’euros de chiffre d’affaires), la cession d’une part d’Universal était attendue par le marché afin de procéder à des acquisitions mais surtout pour choyer les actionnaires à travers une hausse du dividende. Selon les analystes, une cession entre 20 et 50% d’UMG permettrait de redistribuer entre 2,4 et 8,5 milliards de dollars aux actionnaires.

Il faut dire que le trésor de guerre de Vivendi issu des cessions a été dilapidé dans des acquisitions pas toujours heureuses (Telecom italia) ou dans des rachats d'actions.

Cette cession devrait également permettre de compenser les difficultés structurelles de certaines filiales comme Canal+.

D’un autre côté, si Vivendi va au bout de son objectif, il se séparera de la moitié de sa division la plus lucrative (44% de ses revenus au 1er semestre)… Et il pourrait même aller plus loin avec une vente pure et simple. « Une vente est l’option la plus logique pour Bolloré, étant donné l’absence de synergies avec Canal Plus », affirment les analystes de Mainfirst.

Olivier CHICHEPORTICHE