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Daniel Baal (Crédit Mutuel): "La surtaxe va largement pénaliser les banques"

VIDÉO - Dans les Décodeurs de l'Éco, le directeur général du groupe Crédit Mutuel a expliqué pourquoi la surtaxe sur les entreprises présentée jeudi par le gouvernement était "injuste" pour son groupe.

Le gouvernement a donc décidé de mettre les grandes entreprises à contribution pour réparer les erreurs du précédent exécutif. Jeudi, Bruno Le Maire a ainsi présenté en conseil des ministres un collectif budgétaire qui contient une surtaxe d'impôt sur les sociétés pour les 320 plus grandes entreprises. Au lieu d'un taux de 33%, il leur sera ainsi appliqué un taux de 38,3% si leurs bénéfices dépassent le milliard d'euros, et de 43,3% s'ils sont supérieurs à 3 milliards. Et ce dès 2017, via un acompte versé avant le 20 décembre.

Une taxe exceptionnelle qui vise ainsi à éponger une partie des 10 milliards d'euros que l'État va devoir rembourser aux entreprises après l'annulation de la taxe à 3% sur les dividendes, introduite sous la présidence Hollande en 2012.

Dans les Décodeurs de l'Éco, le directeur général du Crédit Mutuel Daniel Baal a été invité à réagir à l'introduction de cette contribution exceptionnelle. Cette taxe "va avoir un impact considérable pour nous. Par rapport à quelque chose qui est anticonstitutionnel, on met en place une taxe extrêmement injuste parce que cette taxe va largement pénaliser les banques notamment les banques coopératives et mutualistes, celles qui exercent leurs activités en France au profit de l'économie réelle et au profit des territoires", développe-t-il.

315 millions d'euros à trouver

En effet, alors que la taxe sur les dividendes frappait les entreprises qui distribuaient beaucoup, cette surtaxe impact les grands groupes en fonction de leurs bénéfices. Une asymétrie qui forcément crée des inégalités.

"Notre groupe distribue très peu de dividendes compte tenu de son organisation coopérative, donc nous allons avoir très peu de remboursements par rapport à cette surtaxe sur les dividendes", explique Daniel Baal. Alors que dans le même temps, le groupe Crédit Mutuel au niveau national "va être pénalisé à hauteur de 315 millions d'euros à payer avant la fin du mois de décembre que nous ne pouvions pas anticiper".

S'il dit que le Crédit Mutuel va "largement montrer qu'il est une banque citoyenne" et s'acquitter ainsi de cette surtaxe, il s'interroge: "Est-il cohérent que les entreprises qui soutiennent l'économie française soient les premières pénalisées par cette taxe?"

Jeudi, le vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait également pesté contre cette taxe. "Cette surtaxation, qui va en plus frapper des entreprises qui ne récupéreront pas le remboursement de la taxe illégale, est une solution du passé. C'est une mauvaise démarche", a-t-il affirmé dans un communiqué publié jeudi.

J.M.