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Kusmi Tea lève 20 millions d'euros pour conquérir la planète thé

Née à Saint-Pétersbourg en 1867, cette vénérable marque de thé a bénéficié d'un lifting complet après sa reprise par ses repreneurs français en 2003.

Née à Saint-Pétersbourg en 1867, cette vénérable marque de thé a bénéficié d'un lifting complet après sa reprise par ses repreneurs français en 2003. - Orientis

L'ETI Orientis, propriétaire de la marque Kusmi Tea, a levé 20 millions d'euros auprès d'un fonds franco-américain. Son ambition affichée: accélérer sa présence à l'international en profitant de l'absence de leader mondial sur son créneau: la vente de thé premium.

La marque de thé Kusmi affiche ouvertement ses ambitions à l'international. "On est déjà distribués dans 35 pays. On a des boutiques dans 12 pays mais il faut vraiment accélérer pour devenir dans les 10 ans qui viennent, le leader mondial du thé premium. Nous avons besoin de fonds pour nous lancer puissamment à l'international" explique Sylvain Orebi, président d'Orientis, propriétaire de la marque de thés Kusmi Tea, sur l'antenne de BFM Business.

Pour financer ses projets d'expansion à l'étranger, l'entreprise a levé 20 millions d'euros auprès d'un fonds franco-américain, NextWorld Evergreen, basé à San Francisco. Tout en ouvrant son capital à cet investisseur, cette opération laisse une large majorité de contrôle à Orientis. Cette ETI (entreprise de taille intermédiaire) prévoit de réaliser un chiffre d'affaires total de 80 millions d'euros fin 2017 avec ses 650 salariés.

Orientis fonde ses espoirs à l'international sur l'absence de leader mondial sur son créneau. "Il y a de la place car il n'y a que des acteurs régionaux en Asie ou aux États-Unis. Nous espérons devenir l'acteur européen du thé premium qui compte bien conquérir le monde" argumente Sylvain Orebi.

L'échec de Starbucks dans le thé conforte sa stratégie

"Les grandes marques de thé ont beaucoup de mal à ouvrir leur propre réseau de boutiques. Ce n'est pas qu'une question d'argent, mais de culture. Starbucks avait racheté la chaîne américaine Teavana en 2012 mais vient de fermer aux États-Unis les 380 boutiques à cette enseigne, n'ayant pas réussi à imposer un réseau de distribution dédié. C'est compliqué de vendre dans ses magasins sa marque quand on n'est pas d'origine dans le métier du thé alors que c'est précisément notre histoire et notre spécialité" explique l'entrepreneur français.

Orientis, qui revendique une image haut de gamme pour ses produits, a les yeux rivés sur l'Asie et l'Amérique du Nord. "Ce seront les États-Unis mais surtout l'Asie qui décidera de notre réussite à l'international" souligne le président d'Orientis. La marque Kusmi Tea est présente au Japon, à Hong-Kong et à Singapour et bientôt en Corée mais fait pour l'instant l'impasse sur la Chine. Ce marché exigerait de trop lourds investissements pour l'ETI française, en raison de sa taille et de sa complexité.

Frédéric Bergé