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Lactalis assure travailler en "parfaite collaboration avec les autorités"

VIDÉO - Un peu plus d'un mois après le rappel par Lactalis de centaines de lots de lait infantile en raison d'une contamination de son site de production aux salmonelles, le porte-parole du groupe s'est exprimé publiquement pour la première fois ce jeudi.

Après avoir à nouveau présenté ses excuses aux parents dont les enfants ont consommé les laits incriminés, Michel Nalet, le porte-parole de Lactalis, a fait le point sur les différentes informations qui circulent autour du rappel de milliers de tonnes de laits infantiles soupçonnés d'être contaminés aux salmonelles. Il a plus particulièrement répondu aux critiques formulées par Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie qui a qualifié jeudi matin le groupe d'"entreprise défaillante" à laquelle l'État a dû se "substituer".

Le ministre avait rappelé avoir dû signer lui-même le 9 décembre un arrêté demandant la suspension de la commercialisation des laits infantiles et le rappel de 600 lots, soit 11.000 tonnes de produits, dont 7000 destinées au marché français. Michel Nalet a de son côté affirmé qu'il n'y avait "aucune discorde" dans les discussions de Lactalis "avec les autorités".

Un retrait d'une ampleur inédite

"Pour le premier retrait, intervenu le 10 décembre, nous avions parfaitement pris conscience de la nécessité de ce premier rappel", a martelé le porte-parole du groupe, renchérissant que "le deuxième rappel, c'est le groupe qui a décidé, dès le 19 décembre, compte tenu des analyses, de procéder à ce deuxième rappel (...). Globalement l'ensemble des productions du site de Craon sur l'année 2017 a été retiré du marché".

"Depuis le 1er décembre, nous n'avons pas cessé de travailler en parfaite collaboration avec les services de l'État, nous n'avons pas cessé d'accompagner les parents pour répondre à leurs inquiétudes qui sont bien naturelles, nous n'avons pas cessé d'accompagner nos clients, puisque 6.700 visites ont été réalisées: ce sont des collaborateurs du groupe qui se sont déplacés pour accompagner ce retrait", a insisté Michel Nalet. Un retrait, a-t-il rappelé, d'une ampleur inédite pour le groupe, et peut-être même pour l'industrie laitière.

"Pas d'impact pour les producteurs de lait"

Quant aux distributeurs qui accusent le groupe d'avoir livré des produits interdits après le 21 décembre, Michel Nalet répond n'avoir "pas connaissance dans le détail de produits qui ont été livrés à des distributeurs, mais des contacts ont été pris avec les distributeurs pour vérifier qui aurait pu livrer ces produits, si tel était le cas".

"Il nous faudra pour le futur, regagner la confiance de nos clients", avait reconnu Michel Nalet en préambule. En attendant, il a assuré que le site de Craon, d'où sont sortis les produits contaminés "est bien fermé depuis le 8 décembre au matin, et "250 collaborateurs sont au chômage technique", tandis que "70-80 se sont vus proposer d'être redéployés sur d'autres sites en Mayenne". Par ailleurs, aux producteurs de lait qui s'inquiétaient, Lactalis promet n'avoir "bien sûr pas arrêté la collecte", donc l'affaire n'a "pas d'impact pour les producteurs de lait dans ce département", promet Michel Nalet.

Il a en outre admis que "ce dossier est très difficile pour notre groupe. Nous mettons tout en œuvre pour comprendre, expliquer, pour redémarrer ce site dans de bonnes conditions". Mais le dossier est d'autant plus compliqué à gérer que, depuis 28 ans qu'il travaille dans le groupe "on n'a jamais vécu un événement de cette ampleur-là".

N.G.