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Soupçons de corruption en Afrique: Vincent Bolloré mis en examen pour "corruption d'agent public étranger"

Déféré devant les juges, le milliardaire a été mis en examen mercredi soir pour des faits de "corruption d'agent public étranger", de complicité "d'abus de confiance" et de "faux et usage de faux".

Les choses se corsent pour Vincent Bolloré. Déféré devant les juges, l'homme d'affaires a été mis en examen pour des faits de "corruption d'agent public étranger", complicité d'"abus de confiance" et de "faux et usage de faux" dans l'enquête sur des soupçons de corruption dans l'attribution à son groupe de concessions portuaires en Afrique de l'Ouest, a précisé son porte-parole dans un communiqué.

"Vincent Bolloré qui reste présumé innocent pourra avoir enfin accès à ce dossier dont il n'a jamais eu connaissance et répondre à ces accusations infondées", a ajouté son porte-parole.

Encore aux commandes du groupe Bolloré, l'industriel breton qui a récemment cédé les rênes de Vivendi à son fils Yannick, avait été placé en garde à vue mardi matin dans les locaux de la police anticorruption à Nanterre avec deux autres cadres de son groupe.

Le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, a lui aussi été mis en examen mercredi pour les mêmes chefs, selon cette source.

Des soupçons de corruption, d'abus de bien sociaux et d'abus de confiance 

L'enquête, qui vise des soupçons de "corruption d'agents étrangers dépositaires de l'autorité publique", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance", est menée par des juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.

Les magistrats Serge Tournaire et Aude Buresi tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.

SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l'élection d'Alpha Condé fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 de Faure Gnassingbé. Les deux candidats victorieux s'étaient attachés les services d'Havas et de Jean-Philippe Dorent.

Selon Le Monde, les magistrats soupçonnent Havas d'avoir sous-facturé ses services, afin que le groupe Bolloré décroche ces deux contrats en contrepartie.

J.-C.C. et A.M. avec AFP