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Calmels : « il y a bien des risques financiers et juridiques chez Barnes »

Invitée de l’Heure H, l'ex-directrice du géant immobilier revient sur les raisons de son départ et affirme à nouveau que les perquisitions menées ne sont pas en lien avec sa démission. A la justice de trancher désormais.

C’est un peu parole contre parole dans cette affaire Virginie Calmels contre Barnes. Rappelons que l’ancienne cadre de l’UMP a dû quitter la direction du géant de l'immobilier de prestige trois mois seulement après son arrivée. Elle dit avoir démissionné alors que son employeur parle de révocation.

« Il n’y pas de révocation, d’ailleurs, il n’y pas eu de procès verbal de révocation, le droit des sociétés c’est factuel », insiste-t-elle lors de son passage à l’Heure H sur BFM Business. « J’ai bien démissionné et je vais porter plainte en diffamation ».

« Est-ce une manœuvre pour détourner l’attention, créer un écran de fumée », s’interroge-t-elle. Traduction, les perquisitions menées dans 6 sites du groupe le 13 juin dernier ont-elles servi de prétexte ?

« Je réserve mes commentaires, la justice tranchera mais je n’ai pas absolument pas démissionné à cause de ces perquisitions qui j’imagine étaient prévues de longue date, avant mon arrivée », clame Virginie Calmels qui regrette cependant « une concomitance incroyable des dates ». « J’ai agi en responsabilité car je ne pouvais pas mener mes missions à bien ».

« On a sali mon image pour faire diversion »

Et d’expliquer : « Ma mission était de lever des fonds et de développer un nouveau business, celui des locations saisonnières. Je rencontre les responsables, je prends connaissance de l’organisation du groupe. Et je m’aperçois très vite que la structure du groupe n’était pas assez mâture pour accueillir un partenaire extérieur. J’identifie des lacunes, des dysfonctionnements comme l’absence d’une direction financière ».

« Je fais donc des préconisations car il y a bien des risques, économiques, financiers et juridiques chez Barnes. Je rédige un rapport proposant des mesures. Je ne pouvais poursuivre qu’à une seule condition, avoir le soutien des actionnaires pour mettre en place toutes les mesures proposées ».

Visiblement, ce soutien, Virginie Calmels ne l’obtient pas, pire, la direction du groupe diffuse une lettre adressée à l’ensemble des directeurs où le comportement « inapproprié » de la nouvelle CEO est dénoncé tout comme une demande d’indemnisation à hauteur d’un million d’euros.

« On a sali mon image pour faire diversion », lâche la responsable. « Et si j’ai demandé à être indemnisée, c’est pour gérer des éventuels préjudices d’image dus à des pratiques qui ne me concernent pas », 

Olivier CHICHEPORTICHE