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Vivendi devra composer avec Vincent Bolloré

Une résolution de la prochaine assemblée générale, publiée lundi 4 mars, prévoit de ratifier l'entrée au conseil de surveillance de Vincent Bolloré

Une résolution de la prochaine assemblée générale, publiée lundi 4 mars, prévoit de ratifier l'entrée au conseil de surveillance de Vincent Bolloré - -

L'assemblée générale du groupe du 30 avril ratifiera l'entrée au conseil de surveillance de l'homme d'affaires breton. Mais celui-ci pèserait déjà sur la stratégie.

Le 13 décembre dernier, Vincent Bolloré participait pour la première fois au conseil de surveillance de Vivendi. Selon certaines sources, il aurait multiplié les questions. Tant et si bien que le président dudit conseil, Jean-René Fourtou, aurait fini par lâcher: "mais vous être un administrateur comme un autre!"

Ce qui n'est pas tout à fait exact. L'industriel breton est le seul membre du conseil de surveillance qui est aussi un gros actionnaire. C'est même le premier actionnaire, avec 5% du capital. Pour se payer cette participation, il a dépensé près de 600 millions d'euros en cash, et vendu ses deux chaînes TNT, D8 et D17.

En face, Jean-René Fourtou et sa famille détiennent 3,6 millions de titres, soit 0,3% du capital (mais ce chiffre ne tient pas compte d'actions qui seraient détenues par sa famille ou sa fondation sans que cela soit rendu public).

Le breton et le girondin

Vincent Bolloré, dont l'assemblée générale du 30 avril ratifiera l'entrée au conseil de surveillance, ne s'est jamais exprimé sur ses intentions concernant Vivendi. Tout juste sait-on, que lors du conseil du 13 décembre, l'industriel breton aurait critiqué le projet de fusion entre SFR et Numericable, apparemment jugé pas assez favorable aux intérêts de Vivendi. La rumeur dit même que ces critiques auraient été soutenues par d'autres membres du conseil. Hasard ou coïncidence? Ce projet de fusion a, depuis, été abandonné...

De même, le projet de sortie des télécoms au profit des médias, même s'il n'est pas formellement abandonné, ne se fera finalement pas dans les mois qui viennent, et prendra au mieux plusieurs années. Là encore, les observateurs voient dans cette inflexion la patte du nouvel homme fort de Vivendi.

Mais quelle est la motivation de l'industriel breton? En comparant les âges respectifs de Vincent Bolloré (60 ans) et de Jean-René Fourtou (73 ans et demi), on peut supposer que le breton est moins pressé que le girondin. Son passé montre aussi qu'il sait être patient et investir sur le long terme. De son côté, le mandat -renouvellable- de "JRF" s'achève dans 3 ans, mais il fait dire qu'il pourrait partir avant. Surtout, il a promis aux actionnaires de tout faire pour que le cours de bourse remonte rapidement...

Jamal Henni