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Vivendi exclut de se couper en deux

Le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou

Le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou - -

Le directeur financier Philippe Capron a déclaré jeudi 30 août que le groupe n'étudiait pas actuellement un break-up en plusieurs groupes.

En 2002, Jean-René Fourtou, à son arrivée à la tête de Vivendi, avait vendu ce qui pouvait l'être (l'édition, le cinéma...) et gardé ce qui était invendable (la musique, les jeux vidéo, Canal Plus et Maroc Telecom), aboutissant au groupe assez disparate que l'on connait aujourd'hui.

On assiste sans doute aujourd'hui à un remake de ce scénario. Apparemment, le groupe cherche à vendre depuis plusieurs mois un gros actif, ayant d'abord songé aux jeux vidéo (Activision Blizzard), puis actuellement aux télécoms brésiliennes (GVT).

Et ce jeudi matin, il a annoncé qu'il écartait l'idée de se scinder en deux sociétés homogènes, l'une rassemblant les actifs télécoms, et l'autre rassemblant les médias. Le directeur financier Philippe Capron a déclaré qu’"une scission du groupe n’est pas à l’étude actuellement". Certes, "aucune solution n’est taboue". Mais "séparer les télécoms des médias ne marche pas dans le cas de Vivendi".
Selon lui, le problème est qu'"on arrive pas à répartir la dette" entre les deux pôles ainsi créés. Or, le groupe a promis de "préserver l’investissement des créanciers obligataires. Et nous ne voyons pas vraiment comment combiner cet objectif avec celui d’un break-up", a-t-il déclaré. Selon lui, "cette rumeur d'un break up inquiète les créanciers obligataires". En réalité, la difficulté réside moins dans la répartition de la dette que dans la répartition du cash, qui est coincé dans les actifs médias.

"Pardon d'être un peu langue de bois"

Mise à part cette annonce, les nouveaux dirigeants, qui s'exprimaient pour la première fois depuis leur nomination fin juin, n'ont rien voulu dire sur la nouvelle stratégie, lisant d'une voix monocorde des textes préparés à l'avance, et répondant souvent de façon lapidaire aux interrogations. "Pardon d'être un peu langue de bois", s'est même excusé le nouveau président du directoire Jean-François Dubos. 

Il a prévenu d'emblée : "L’objectif aujourd’hui est de se concentrer sur les résultats, et rien d’autre. La revue stratégique est en cours et prend du temps. Nous irons à notre rythme. Il n’y a pas de solution miracle". Selon lui, il n'y a "pas de raison" de se presser, car "nous ne sommes pas en 2002", quand le groupe était au bord de la faillite. Il a précisé que la revue stratégique ne serait pas forcément achevée lors de l'arrêté des comptes 2012, c'est-à-dire en mars 2013.

Pas de nouveau manager

Jean-François Dubos a indiqué que le groupe ne cherchait pas actuellement à faire venir un nouveau dirigeant, sous-entendant ainsi que l'équipe actuelle resterait en place à court terme. "Selon la loi, un directoire est là pour 4 ans, mais je ne sais pas si on les fera...", a-t-il juste ironisé.

Enfin, Jean-François Dubos a précisé que Bertrand Méheut, le patron de Canal Plus, n'avait pas autorité sur les autres actifs média (musique et jeux). Il s'est juste vu confier une "mission" sur les éventuelles "synergies" entre actifs média. Ces nouvelles ont été plutôt bien accueillies en Bourse, l'action étant jeudi la seconde plus forte progression du CAC après Carrefour.

Jamal Henni