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Vivendi s'impose un peu plus au sein de Telecom Italia

La proposition, qui nécessitait deux tiers des voix, n'a reçu que 62,5% des suffrages. Vivendi détient 20,53% du capital de Telecom Italia, mais pesait plus lourd à l'assemblée de mardi, où seuls 55,66% du capital étaient représentés.

La proposition, qui nécessitait deux tiers des voix, n'a reçu que 62,5% des suffrages. Vivendi détient 20,53% du capital de Telecom Italia, mais pesait plus lourd à l'assemblée de mardi, où seuls 55,66% du capital étaient représentés. - Tiziani Fabi-AFP

Vivendi a réussi à faire échouer un vote qui aurait dilué sa participation de 20,53% dans Telecom Italia. L'assemblée générale de l'opérateur a aussi accédé à sa requête portant sur 4 postes d'administrateur au conseil d'administration.

Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia, a remporté une victoire sur toute la ligne en Italie. Il a d'abord réussi à faire échouer, mardi 15 décembre 2015, un projet de conversion d'actions qui aurait dilué sa participation.

Les actionnaires, réunis en assemblée extraordinaire près de Milan, étaient invités à se prononcer sur une proposition de la direction du groupe italien de conversion de ses actions dites d'épargne (c'est-à-dire privées du droit de vote en assemblée générale) en actions ordinaires. La proposition n'est pas parvenue à rassembler les deux tiers des voix nécessaires à sa validation.

Le groupe de Vincent Bolloré, qui a fait son entrée l'été dernier au capital de Telecom Italia, avait annoncé la semaine dernière qu'il allait s'abstenir au sujet de cette proposition, qui aurait fortement dilué sa part, comme celle de tous les détenteurs d'actions ordinaires. Une position qui a porté ses fruits, les actionnaires présents ou représentés à l'AG (55,66%) ayant été trop peu nombreux face aux 20,53% détenus par Vivendi.

Arnaud de Puyfontaine s'est voulu rassurant

Pour sa première apparition à cette tribune, Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi s'est toutefois voulu rassurant quant aux intentions de son groupe à l'égard de Telecom Italia, présentant son entreprise comme un "investisseur industriel et non financier" et un acteur "engagé sur le long terme". Il a aussi affirmé "ne pas se trouver ici pour le compte d'une tierce partie".

Du point de vue de Telecom Italia, L'opération aurait rapporté 500 millions d'euros au groupe, de quoi financer "la couverture de 60 villes supplémentaires" en matière de fibre optique, avait renchéri le directeur général Marco Patuano.

Un petit actionnaire du groupe, Stefano Ronconi, a déploré pour sa part, avant le vote, la "non-communication" entre la direction et son principal actionnaire et demandé si un "flop de ce type" n'aurait pas pu être évité. Vivendi a fait capoter "une opération attendue depuis des années par le marché", ce qui ne représente "pas une belle carte de visite pour les Français", a-t-il regretté.

Vivendi a obtenu 4 postes d'administrateur

L'autre point à l'ordre du jour, également potentiellement épineux, a été validé en faveur du groupe français. Les actionnaires de Telecom Italia ont donné leur feu vert à l'entrée au conseil d'administration de 4 représentants de son principal actionnaire, le groupe français Vivendi.

Les actionnaires ont approuvé dans un premier temps l'extension de 13 à 17 membres du nombre de conseillers de cette instance. Cette proposition, présentée par Vivendi, a été validée par 52,9% des voix. Ils ont par la suite validé par 52,9% des voix également la nomination à ce conseil des quatre représentants présentés par Vivendi, détenteur d'un peu plus de 20% du capital. Il s'agit d'Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, Stéphane Roussel, Hervé Philippe et Felicity Herzog.

La proposition de convertir les titres d'épargne de Telecom Italia en actions ordinaires ne serait toutefois pas pas abandonnée. Elle sera discutée avec les nouveaux membres du conseil d'administration, a déclaré Giuseppe Recchi, le président de l'opérateur télécoms italien, à l'issue de la réunion du conseil d'administration de l'opérateur.

Vivendi n'est pas le seul groupe français à s'intéresser de près à Telecom Italia. Parmi les possibles autres prétendants, figure le fondateur d'Iliad Xavier Niel, qui avait pris de court les marchés en octobre en annonçant avoir pris une participation potentielle de 15,143% dans Telecom Italia. Parmi les actionnaires de Telecom Italia, figure également la Caisse des Dépôts et Consignations, avec une part de 0,79%.

F.Bergé avec AFP