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Voici la carte des bus qui vont vous faire oublier le train

Le marché de l'autocar en France se libéralise, pour le bonheur de ce qui ont le temps de voyager, mais peu de moyens.

Le marché de l'autocar en France se libéralise, pour le bonheur de ce qui ont le temps de voyager, mais peu de moyens. - BFMbusiness.com

Depuis le 6 août, les autocaristes peuvent créer à peu près autant de lignes qu’ils le souhaitent entre les villes françaises. Une liberté qu’ils ont vite mis à profit. Les nouvelles liaisons pleuvent, à prix très doux.

A peine paru le décret de la loi Macron, libéralisant le transport en bus entre villes françaises, les autocaristes envahissent la France.

Avant l’entrée en vigueur de ce texte, il existait certes quelques lignes de bus longue distance. Vous pouviez vous rendre, par exemple, de Paris à Lille, mais à condition que le départ ou la destination de la ligne soit une ville située hors de France. L’offre était donc très limitée. La vaste loi du ministre de l’Economie, parue au Journal Officiel le 6 août dernier, a libéralisé ce secteur d'activité.

Du coup, les compagnies jusque-là absentes du territoire, comme l’Allemand FlixBus, ou des sociétés créées pour l’occasion comme la française Isilines, font une entrée en fanfare dans l’Hexagone. Les acteurs historiques, comme Eurolines et Starshipper, lancent eux aussi de nouvelles liaisons à la pelle. Le tout à des prix défiant de très loin la concurrence des trains, et à fortiori des avions, pour le plus grand bonheur de ceux qui ont du temps, mais peu de moyens pour voyager.

En tout, il existe désormais plus de 200 liaisons en car entre villes françaises, dont plus de 140 inédites, lancées cet été. Une trentaine de nouvelles grosses localités, de Bayonne à Rennes en passant par Mulhouse et Clermont-Ferrand, sont désormais maillées par le réseau (Carte ci-dessous). Et de nouvelles lignes seront annoncées, notamment par IDBus, en septembre.

Carte : le réseau d’autocar en France

Légende : Cette carte représente la majeure partie des liaisons anciennes et nouvelles en bus entre grandes villes françaises. En survolant les villes avec votre souris, vous pouvez connaître toutes les destinations possibles depuis ce départ, et le prix du trajet. Notez que ce sont des prix d’appel, c’est-à-dire minimum, avec des conditions spécifiques, sur le même principe que les billets de train Prems. (Crédit : Pierre Vecile - BFM Business)

Surtout, leur prix paraissent nettement plus alléchants que ceux de la SNCF: le trajet dont le prix d’appel est le plus coûteux, toutes compagnies confondues, est un Dijon - Bordeaux, à 96 euros. Les moins chers commencent à… 1,50 euro ! Des tarifs proposés par Megabus, le groupe écossais qui vient de lancer 9 nouvelles lignes en France, alors qu'il n’opérait jusque-là que Paris-Toulouse.

Autre petite nouvelle, que les jeunes devraient adorer : Isilines, et ses Paris-Bordeaux à partir de 5 euros. La compagnie est la petite sœur 100% hexagonale d’Eurolines, avec qui elle partage la même maison-mère, Transdev. Elle a été créée uniquement pour quadriller le territoire français. Des six autocaristes qui opèrent aujourd’hui en France, elle est celle qui propose le plus de liaisons (110), à des tarifs compris entre 5 et 25 euros (pour un Toulouse - Nice). Avec des véhicules flambants neufs, de grand confort et équipé du wi-fi.

Carte : Les lignes, compagnies par compagnies

(Crédit : Pierre Vecile - BFM Business)

Ses concurrentes préexistantes, sentant le vent tourner, ont souvent baissé leurs prix, à l’instar d’IDbus: Paris - Lille et Lyon - Nîmes coûtent désormais 9 euros au lieu de 15 chez la filiale de la SNCF. Même topo chez Eurolines, qui a baissé de 10 euros ses Strasbourg - Lyon et Strasbourg - Grenoble, (prix d’appel à respectivement 20 et 22 euros).

Des tarifs dont il faut se dépêcher de profiter, car certaines compagnies sous-entendent qu'ils sont destinés à marquer les esprits dans le cadre de l’ouverture du marché. Mais ils pourraient très vite être réévalués en fonction de la demande. A terme, ils pourraient représenter en moyenne "50 à 60% du prix d'un billet de train", estime Naren Shaam, le PDG de Goeuro, un comparateur de voyage en car

Tableaux : Les liaisons assurées par plusieurs opérateurs 

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Reste que les autocaristes conservent de plus jolies marges sur certains trajets. Des routes stratégiquement choisies, puisque ce sont celles où, selon Goeuro, passer par le rail prend davantage de temps que par la route, et nécessite souvent des changements. Ainsi Isilines, dont la majorité des voyages coûtent à partir de 5 euros, en demande 15 pour un Toulouse - la Rochelle. Un trajet qui prend 4h15 en car contre 4h45 en train. A un prix qui reste attractif puisque l’équivalent coûte 25 euros minimum sur Voyages-SNCF.com.

Outre la compagnie ferroviaire nationale, les plateformes de covoiturage pourraient également avoir du souci à se faire. La start-up française BlaBlaCar assure ne pas s’inquiéter de cette nouvelle concurrence, et croit que ses utilisateurs continueront de préférer la voiture à plusieurs. Un moyen de transport "moins cher", et qui s'appuie sur un "réseau très très très flexible, aussi bien en termes géographiques que d'horaires".

Nina Godart
https://twitter.com/ninagodart Nina Godart Journaliste BFM Éco