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Voici la première supérette sans caissier, ni vendeur, ni vigile

Le magasin de Robert Ilijason

Le magasin de Robert Ilijason - Capture d'écran - (Helsingborg Daagbald Sven - Erik Svensson)

Dans la petite ville de Viken, en Suède, un entrepreneur a ouvert ce petit magasin 100% libre-service où l'on peut faire ses courses 24h/24. Les clients doivent juste posséder un smartphone.

L'idée lui est venue après une mésaventure personnelle. En pleine nuit, Robert Ilijason qui habite la petite ville de Viken dans le sud de la Suède, se rend compte qu'il n'a plus, chez lui, aucun petit pot pour nourrir son bébé. Dans cette commune de 4.200 habitants, seule la station-service est ouverte à cette heure-là. Il doit donc prendre sa voiture et conduire durant plus de 20 minutes pour se rendre dans la seule ville où il y a encore une grande surface ouverte aussi tard. Le tout avec un bébé en pleurs sur la banquette arrière.

C'est après cette péripétie qu'est venue à cet entrepreneur de 39 ans l'idée de créer, dans sa ville, une supérette ouverte 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, avec… aucun personnel. La seule chose que doit encore faire ce spécialiste de l'informatique, c'est réceptionner la livraison des marchandises et les placer dans les rayons de son petit magasin.

Pour tout le reste, le client se débrouille. C'est ainsi lui qui doit ouvrir la porte de la supérette via un mouvement avec son doigt sur son smartphone. Il scanne ensuite les étiquettes des différents produits qu'il achète avec son mobile. Le montant de ses courses lui est ensuite facturé chaque mois, via l'application du magasin qu'il aura auparavant téléchargée.

Rapidité et flexibilité

L'avantage pour le client est qu'il peut faire ses courses en un temps record. Raymond Arvidsson, l'un des amis de l'entrepreneur se réjouit de ne voir aucune queue et affirme avoir pu faire ses courses en une minute top chrono. Pour ce qui est du contenu, la supérette de 45 mètres carrés de Robert Ilijason propose essentiellement des produits de base comme du lait, du pain, du sucre, des boites de conserves ou des couches. Les clients peuvent également faire des suggestions -via l'application- de produits à vendre.

En revanche, vous n'y trouverez ni vin, ni alcool fort (que seuls les magasins d'État peuvent vendre) pas plus que des cigarettes ou des médicaments, tout simplement parce que le risque de vol serait trop élevé. Pour décourager les personnes mal intentionnées, Robert Ilijason a installé six caméras de surveillance.

De plus, il reçoit une alerte sur son téléphone si la porte d'entrée reste ouverte plus de 8 secondes ou si l'on essaie de la forcer. "J'habite pas très loin et je peux toujours accourir avec un pied de biche", s'amuse-t-il auprès de l'Associated Press. Sauf que depuis l'ouverture de son magasin, en janvier dernier, il n'a jamais eu à le faire.

Étendre le concept 

"Mon ambition est d'étendre ce concept à d'autres villages et petites villes. Je n'arrive d'ailleurs pas à croire que quelqu'un n'y ait pas pensé avant", confie-t-il. L'entrepreneur songe notamment à la commune de Molle, située à 20 kilomètres de Viken. Le concept de Robvet Ilijason répond à un besoin: lutter contre la désertification des campagnes. En créant cette supérette dont le coût d'exploitation est minimal, il espère faire revenir ce type de petits commerces dans les villages et les villes reculées.

Pour y arriver, Robert Ilijason va notamment devoir convaincre les personnes âgées de Viken et des environs de se servir du mobile comme de leur chariot. Pas forcément évident. D'ailleurs Iljason envisage de permettre d'autres moyens pour ouvrir la porte de son magasin que via l'application sur le smartphone. S'il a écarté la reconnaissance faciale, il songe notamment à un lecteur de cartes de crédit.

L'entrepreneur envisage également d'avoir recours à un employé qui travaillerait quelques heures par jour dans son magasin pour aider les personnes qui ne sont guère à l'aise avec la technologie.

En tout cas il semble y avoir un marché à fort potentiel. La Suède est un pays très vaste: 15 fois plus grand que la Belgique avec 2 millions d’habitants de moins. Et une concentration de la population dans le sud du pays. Les petites bourgades isolées sont donc légion.

J.M.