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Voici par quoi Philip Morris rêve de remplacer Marlboro et Chesterfield

La nouvelle cigarette de Philip Morris chauffe le tabac plutôt que de le brûler.

La nouvelle cigarette de Philip Morris chauffe le tabac plutôt que de le brûler. - iQos

Le plus gros vendeur de cigarettes au monde affirme que, dans un futur relativement proche, il pourrait cesser la commercialisation des bons vieux paquets au profit d’un inhalateur de tabac présenté comme bien moins nocif. Explications.

Martin Inkster, le patron de la filiale britannique de Philip Morris a fait un tabac sur le web en prédisant la mort, à moyen terme, des cigarettes. Le premier vendeur de tabac au monde, qui en commercialise quelque 870 milliards chaque année sous diverses marques (Marlboro, Chesterfield, L&M...), assure que la fin de la cigarette pourrait intervenir d'ici quelques années, à condition que les législateurs contribuent au succès de ses innovations. Car pour remplacer les "blondes", le géant du tabac travaille sur des produits alternatifs présentés comme moins nocifs pour la santé.

Il vient de lancer une sorte d'e-cigarette baptisée iQos sur une douzaine de marchés dont la Grande-Bretagne, le Japon et l'Italie. Mais à la différence des "vapoteuses" l'iQos permet de "fumer" du vrai tabac, et non un liquide aromatisé permettant de choisir sa dose de nicotine. L'utilisateur va inhaler de la vapeur produite non par la combustion, mais par le simple chauffage du tabac.

Une cigarette au look high tech

La "cigarette alternative" et son chargeur dont le look et la taille font penser à un smartphone coûtent, au Royaume-Uni, 45 livres, soit un peu plus de 50 euros. Elle est vendue avec un paquet de vingt barrettes de tabac, sous la marque HEET, pour 8 livres (un peu moins de 10 euros). Des barrettes de tabac qui ressemblent en fait à des cigarettes normales coupées en deux, et qu'on introduit une ouverture à l'embouchure du stick électronique.

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- © iQos

Selon des utilisateurs interviewés par la BBC, la iQos produit beaucoup moins de fumée qu'une cigarette conventionnelle, et l'odeur du tabac ne reste pas sur les vêtements.

La compagnie assure que la vapeur dégagée par iQos supprime 90% des substances toxiques qu'ingère un fumeur de cigarettes classiques tout en apportant autant de nicotine. Quand bien même aucun test indépendant n'a été effectué sur ce produit, Philip Morris assure que sa "nouvelle cigarette" a le même effet sur la santé d'un fumeur que s'il arrêtait de fumer. Les organisations de santé souhaiteraient évidemment que des experts indépendants se penchent rapidement sur ces produits, pour analyser leur nocivité, mais aussi l'addiction qu'ils pourraient entraîner.

La firme a investi 3 milliards de dollars dans le développement de ce produit. Philip Morris prévoit de commercialiser son iQos dans vingt pays d'ici la fin de l'année. Et d'ici la fin 2017, dans quinze de plus.

Nina Godart