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Transports

Voies sur berges: des entreprises parisiennes tirent le signal d'alarme

La fermeture des voies sur berges aux voitures inquiète les entreprises parisiennes. Elles constatent un allongement des temps de trajet pour leurs livreurs et leurs salariés et redoutent, à terme, une baisse de leur activité.

Pour certaines entreprises, la fermeture des voies sur berges aux voitures est devenue synonyme de complications. Les automobilistes et les salariés qui se déplacent dans le cadre de leur travail ont dû s'adapter. Pour Olivier Pevergne, qui rentre d'un chantier dans le 16e arrondissement, la fermeture de la voie Georges Pompidou perturbe son quotidien. "Du 16e à Paris-Bastille, avant je mettais une demi heure-trois quarts d'heure pour rentrer. Aujourd'hui c'est entre trois quarts d'heure et une heure", explique à BFM Paris ce salarié d'une entreprise de bâtiment. 

Ces minutes supplémentaires passées dans la voiture se traduisent dans son travail par moins d'heures effectivement travaillées et moins de clients visités. Pour Jean-Michel Dao, son patron, la réouverture des voies sur berges devient indispensable. Il craint une perte de 200.000 euros sur son chiffre d'affaires annuel. Sur un tableau, il tient les comptes des heures perdues dans les transports mois par mois.

"On voit qu'à partir du mois d'août 2016 le nombre d'heures perdues est nettement plus fort que sur la moyenne des cinq années précédentes. En l'occurrence, 7,6% d'heures perdues en plus au mois d'août et 5,7% en plus au mois de septembre", détaille-t-il. 

Le Medef pour un retour des voitures sur les berges

D'après une étude, le Medef du Grand Paris assure que 98% de ses adhérents voient d'un mauvais oeil la fermeture des voies sur berges. Après avoir interrogé 500 chefs d'entreprise, l'organisation patronale assure que le temps de transport a bel et bien augmenté. 

"Pour les entreprises, les gens qui travaillent, que ce soit les salariés, les livraisons, le temps de trajet a été multiplié par deux. Le temps moyen qui était de 25 minutes pour ces personnes aujourd'hui est de 50 minutes", avance Jean-Louis Schilansky, président du Medef Paris.

Un rapport du Comité technique de suivi dévoilé par le préfet de police mercredi avance d'autres chiffres moins importants mais pour un même constat: une augmentation du trafic. D'après ce rapport réalisé avec les données des capteurs installées sur la voirie, le temps de parcours sur les quais hauts rive droite et en aval de la voie Georges Pompidou serait passé de 12 à 19 minutes le matin. Pour connaître l'impact réel de la fermeture des voies sur berges, la préfecture de police table sur une étude menée sur six mois. Une période qui correspond à la phase de test de la piétonisation des berges.

C. B avec Dah Magassa