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Voiture électrique: où sont les bornes de recharge promises par Bolloré?

L'industriel breton Vincent Bolloré pose devant les véhicules électriques du système Autolib' (image d'illustration)

L'industriel breton Vincent Bolloré pose devant les véhicules électriques du système Autolib' (image d'illustration) - Éric Piermont - AFP

L'industriel breton s'était engagé à déployer, avant la fin 2016, un réseau de 8.000 bornes de recharge pour véhicules électriques. Et deux fois plus en 2019. Selon Les Échos, aucune prise n'a encore été installée. Mais l'entourage de Vincent Bolloré promet que l'engagement final sera tenu.

Le développement des véhicules électriques ne peut passer que par le développement des infrastructures de rechargement. Les constructeurs automobiles l'ont bien compris. Nissan et Renault -les pionniers de l'électrique- mais aussi Audi, Ford, BMW, Daimler et Porsche sont engagés dans plusieurs projets visant à couvrir la France et l'Europe, de bornes de recharge. En 2014, l'industriel Vincent Bolloré, qui fabrique les Bluecar, Blueutility et Bluesummer a pris un engagement similaire.

D'après Les Échos, le plan ambitieux présenté par le spécialiste des véhicules électriques disponibles en autopartage est au point mort. Baptisé "16K", ce projet prévoyait le déploiement de 16.000 bornes de recharge à travers la France d'ici à 2019. Validé par l'État, le document stipulait que 8.000 bornes serait opérationnelles fin 2016. Aucune prise n'a pourtant été installée. 

Le quotidien précise que l'entourage de l'industriel breton reconnaît un certain retard dans le calendrier "sans remettre en question l'objectif final de 16.000 bornes" désormais annoncé "à l'horizon 2018-2020".

Les subventions de l'Ademe posent problème 

Selon Les Échos, pour justifier les ratés de ce projet, le groupe Bolloré "met indirectement en cause la politique de soutien public" qui bénéficie aux collectivités locales s'équipant de bornes. Afin de les inciter à en installer, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (l'Ademe) subventionne leurs projets, grâce à une enveloppe de 150 millions d'euros. Aux yeux du groupe Bolloré, cela constituerait "une forme de concurrence indirecte". Ces arguments peinent cependant à convaincre les partenaires du groupe qui rappellent que le programme de l'Ademe existait bien avant celui de l'industriel breton et que de nombreuses collectivités n'y ont pas recours.

L'entreprise, qui a investi 150 millions d'euros dans son plan "16K" songerait désormais à démarcher les villes de plus de 100.000 habitants plutôt que les départements. Si ce plan n'est pas correctement exécuté, l'État pourrait revenir sur certaines conditions accordées dans le cadre de ce partenariat. Et notamment priver le groupe Bolloré de l'exonération de redevance de l'occupation du domaine public. Un avantage accordé aux autres opérateurs, comme la Compagnie Nationale du Rhône ou la Sodetrel, cette filiale d'EDF chargée du réseau parisien Belib' 

Les véhicules électriques Bolloré débarquent à Los Angeles

Près d’un an après avoir lancé Blueindy à Indianapolis (Indiana), le groupe Bolloré débarque à Los Angeles (Californie) pour mettre ses voitures électriques en autopartage sur le modèle d’Autolib à Paris.

Le lancement du service, prévu à fin 2017, prévoit la mise en place de 200 bornes de charge et 100 voitures électriques. Basé sur le même modèle que ses homologues européens à Paris, Bordeaux, Lyon et Turin (respectivement Autolib’, Bluely, Bluecub et Bluetorino), américain (Blueindy) et asiatique à Singapour (BlueSG), le service BlueLA sera implanté dans les quartiers de Westlake, Pico-Union, au nord d’USC et dans une partie du centre-ville et de Koreatown.

La mairie de Los Angeles avait lancé un appel d’offres en 2016 pour un service d’autopartage de voitures électriques dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le réchauffement climatique.

A.M. et F.Be