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Volkswagen: des querelles et du travail

Le président du conseil de surveillance de Volkswagen, Ferdinand Piëch, a déclenché les hostilités en déclarant dans la presse "garder ses distances" avec Martin Winterkorn, le patron du groupe.

Le président du conseil de surveillance de Volkswagen, Ferdinand Piëch, a déclenché les hostilités en déclarant dans la presse "garder ses distances" avec Martin Winterkorn, le patron du groupe. - Fabian Bimmer - Reuters

Alors que la presse allemande s'enflamme autour de ce qu'elle voit comme une crise de direction chez Volkswagen, le président du comité d'entreprise sonne la fin de la récréation.

Le président du comité d'entreprise de Volkswagen a appelé ce lundi 13 avril à cesser "les débats" et à "se concentrer à nouveau sur l'entreprise" après deux jours de discussions enflammées autour de la relation entre le président du conseil de surveillance et le patron.

"Nous faisons tout pour nous concentrer à nouveau sur l'entreprise et ses 600.000 salariés et continuer à travailler à notre succès plutôt que de mener des débats qui ne remplissent que les pages des journaux", a déclaré Bernd Osterloh au quotidien Handelsblatt

"Je garde mes distances avec Winterkorn"

Le président du conseil de surveillance, Ferdinand Piëch, l'un des héritiers de la dynastie Porsche actionnaire de Volkswagen, et grande figure du monde des affaires allemand, a déclenché une polémique en égratignant le patron du groupe, Martin Winterkorn, dans les colonnes du magazine Spiegel de samedi. "Je garde mes distances avec Winterkorn", a-t-il confié à l'hebdomadaire.

Martin Winterkorn était considéré jusqu'ici comme un proche de Ferdinand Piëch, et son successeur naturel au poste de président du conseil de surveillance. La sortie de du président du conseil de surveillance a enflammé la presse allemande, prompte à y voir une crise de direction à même de perturber la bonne marche de l'entreprise.

Ferdinand Piëch désavoué par les gros actionnaires

Ferdinand Piëch a toutefois rapidement été désavoué par les autres gros actionnaires de l'entreprise. L'Etat régional de Basse-Saxe, qui détient 20% des titres, s'est rangé ainsi derrière Martin Winterkorn. Il n'y a "aucune raison de changer quoi que ce soit" à la direction de Volkswagen, a déclaré le chef du gouvernement régional Stefan Weil dans un journal local lundi, ajoutant que "la discussion sur la place publique" lancée par Ferdinand Piëch était "néfaste pour l'entreprise". La Basse-Saxe a indiqué que la position de ce dernier n'était pas celle du conseil de surveillance dans son ensemble.

La famille Porsche pour sa part, l'autre branche de la dynastie Porsche, a fait savoir par Wolfgang Porsche, cousin de Ferdinand Piëch, que les propos de celui-ci reflétaient "son opinion personnelle, qui n'est pas concertée, ni sur le fond, ni sur la forme, avec celle de la famille". La holding Porsche détient un peu plus de 50% du capital de Volkswagen. Porsche est elle-même détenue à 14% par Ferdinand Piëch et par divers autres branches des deux familles. 

N.G. avec AFP