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Volkswagen investit 10 milliards dans la production de voitures propres en Chine

La firme de Wolfsbrug espère écouler 1,5 million de véhicules électriques et hybrides en Chine d'ici sept ans. (image d'illustration)

La firme de Wolfsbrug espère écouler 1,5 million de véhicules électriques et hybrides en Chine d'ici sept ans. (image d'illustration) - Ronny Hartmann - AFP

Le constructeur automobile allemand, et ses partenaires locaux, vont investir plus de 10 milliards d'euros en Chine d'ici 2025 pour développer et produire des véhicules électriques et hybrides.

Volkswagen fait tout pour conserver son titre de premier constructeur étranger en Chine. Dans les trois prochaines années, le groupe allemand va lancer et produire en Chine quinze nouveaux modèles de "voitures à énergie nouvelle", c'est-à-dire équipés de moteurs électriques ou hybrides.

Une vingtaine d'autres modèles de ce type seront également produits entre 2020 et 2025, précise la marque dans un communiqué. Volkswagen espère ainsi écouler, au total, 1,5 million de "véhicules propres" d'ici sept ans. Pour atteindre cet objectif, le groupe allemand et ses partenaires locaux vont investir plus de 10 milliards d'euros.

La production de ses premiers véhicules électriques chinois devrait commencer dès 2018, dans le cadre d'une coentreprise spécifique établie avec le constructeur chinois Jianghuai Automobile (JAC Motors). Volkswagen, avec l'ensemble des ses partenaires locaux, va investir plus de 10 milliards d'euros. 

Volkswagen n'avait pas le choix 

"La Chine est en pointe pour réaliser la percée décisive sur la généralisation de la mobilité électrique et Volkswagen est déterminé à se placer à l'avant-front", s'est félicité Jochem Heizmann président de Volkswagen en Chine, qui a dévoilé ces perspectives en marge du salon automobile de Canton.

En réalité, le géant allemand n'avait guère le choix. Tous les constructeurs automobiles en Chine seront soumis, à partir de 2019, à d'ambitieux quotas de ventes de "véhicules propres", calculés selon un système complexe de crédits.

Initialement attendu pour 2018, ce système de quota a été repoussé d'un an. Un sursis bienvenu pour Volkswagen: l'équation apparaissait très compliquée, les véhicules propres importés ne constituant qu'une infime portion de ses ventes dans le pays.

Accouru au secours de ses constructeurs, Berlin avait d'ailleurs demandé à Pékin de leur laisser davantage de temps pour s'adapter. La Chine, premier marché automobile mondial, est cruciale pour Volkswagen. Le constructeur y a écoulé 3,98 millions d'unités l'an dernier. Ce qui en fait le premier constructeur étranger dans le pays.

Moins de 100.000 "véhicules propres" vendus annuellement 

Électrisés par la perspective des quotas, d'autres constructeurs automobiles occidentaux se sont précipités pour forger de nouveaux partenariats avec des groupes chinois -une obligation réglementaire- afin de doper leur production de véhicules verts dans le pays.

Ford a ainsi annoncé début novembre l'établissement d'une coentreprise avec le chinois Zotye Auto, promettant un investissement conjoint de 650 millions d'euros dans le véhicule propre.

L'allemand Daimler a pour sa part choisi le constructeur chinois BYD, l'expert national de la voiture électrique. De son côté, le français Renault a créé cet été avec son partenaire local Dongfeng une nouvelle coentreprise dédiée.

Sur les 2,7 millions de véhicules vendus en Chine en octobre, ceux "à énergie nouvelle" ne représentaient qu'une goutte d'eau (91.000 unités), mais leurs ventes ont doublé sur un an, suggérant une robustesse de la demande en dépit d'une forte baisse cette année des subventions incitatives qui ont dopé le marché.

Antonin Moriscot avec AFP