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Voyages-sncf.com: son succès lui donne des ailes pour conquérir le monde

Voyages-sncf.com préparent le lancement de deux sites : l'un ouvrira en Russie en mai, le second en juin à Shanghai.

Voyages-sncf.com préparent le lancement de deux sites : l'un ouvrira en Russie en mai, le second en juin à Shanghai. - Bertrand Langlois -AFP

En 2014, la start-up de la SNCF a atteint un volume d’affaires de 4,2 milliards d’euros en progression de 3,7%. Désormais, son ambition est d'affirmer sa présence internationale pour amener en France les touristes du monde entier.

A 15 ans, la start-up de l’une des plus vieilles entreprises françaises se porte bien. Même très bien. Pour cet anniversaire, les résultats dévoilés ce mercredi 22 avril par Franck Gervais, directeur général de Voyages-sncf.com, sont au beau fixe.

"Depuis notre création en 2000, nous avons organisé 600 millions de voyages ce qui est l’équivalent de 1,5 million de TGV remplis. Nous avons créé une véritable machine de guerre qui fonctionne parfaitement", a indiqué le dirigeant. En effet, ces résultats font de cette agence de voyage le premier e-commerçant français.

En 2014, le volume d’affaires a progressé de 3,7% pour atteindre 4,2 milliards, soit 78 millions de voyages. Les usages mobiles ont eu un effet marquant sur l’activité. Il représentent 50% de l’audience du service, mais encore seulement 25% des transactions.

Mais, ce qui motive le plus l’entreprise, c’est son ambition internationale. "Notre terrain de jeu, c’est le monde", indique Franck Gervais. En 2014, le groupe a réalisé 17% de son volume d’affaires hors de France via le réseau Rail Europe qui a transporté 11 millions de voyageurs issus de 30 pays du monde. Il espère que ce taux passe à 30% d’ici 2020.

Et pour créer un effet de levier, deux nouveaux sites seront lancés. Le premier ouvrira en Russie en mai, le second en juin à Shanghai. Ils seront l’un et l’autre édité dans la langue du pays. "Notre rôle est de faire voyager, mais aussi de promouvoir la France partout dans le monde."

Aider Paris et l'Ile-de-France à faire venir les touristes

Cette ambition passe aussi par la signature d’un partenariat avec le comité régional de tourisme Paris Région Ile-de-France qui a attendu des années pour rejoindre ce cercle déjà constitué d’une vingtaine de villes françaises. "Enfin !" a déclaré le directeur général qui se réjouit de cet accord.

Mais si pour l’agence de voyage, c’est le signe de nouvelles conquêtes, pour le comité régional, l’objectif est clairement de compenser la baisse de 2% des nuitées hôtelières dans la Capitale. Pour son représentant, cette baisse, qui a un impact sur la perception de la taxe de séjour, est principalement due à la réputation qui fait de Paris une ville hors de prix. "Cette image fausse a fait baisser le nombre de touristes français ou étrangers qui pensent qu’un séjour à Paris n’est pas à leur portée."

C’est certainement pour cette raison que la plupart des touristes et des professionnels privilégient les systèmes collaboratifs, comme AirBnb, pour se loger dans la Capitale. Car si l’activité des hôtels est en baisse, celle du site explose.

Selon Nicolas Ferrary, directeur France d'AirBnb, l'Hexagone est désormais son deuxième marché, après les Etats-Unis, avec 3 millions de personnes qui ont choisi d’aller loger chez l’habitant plutôt que d’aller dormir l’hôtel.

A Paris, AirBnb compte déjà plus de 40.000 logements disponibles. Voyages-Sncf va-t-il pouvoir redresser la barre au profit des hôteliers ? C’est ce que la région lui demande, sans l’exprimer aussi clairement.

Pascal Samama