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VTC: Uber propose une aide financière aux chauffeurs en difficulté

Uber propose une aide financière aux chauffeurs VTC.

Uber propose une aide financière aux chauffeurs VTC. - Lionel BONAVENTURE / AFP

Le médiateur du gouvernement Jacques Rapoport a annoncé la fin de sa mission. Il a jugé "satisfaisante" la proposition d'Uber d'octroyer une aide financière transitoire aux chauffeurs VTC. De leur côté, les syndicats ne sont pas convaincus.

Uber a proposé une aide financière transitoire aux chauffeurs en difficulté, qui sera octroyée sous le contrôle de chauffeurs VTC désignés par leurs organisations représentatives, a annoncé ce mardi le médiateur du gouvernement Jacques Rapoport, sans donner d'autres précisions.

"C'est une proposition que je juge satisfaisante", a déclaré Jacques Rapoport lors d'une conférence de presse, ajoutant que sa "médiation s'achève aujourd'hui" et qu'il remettra ses conclusions "demain (mercredi, NDLR) au gouvernement qui appréciera la suite qu'il convient d'y donner".

40 heures par semaines et 21 euros bruts/heure

"Uber s'est engagé à apporter une aide financière" pour les chauffeurs en difficultés et à "traiter toutes ces situations d'ici juillet", a indiqué le médiateur, qui estime qu'il y aura "des centaines, voire des milliers de cas". Ces attributions se feront "sous le contrôle d'une commission composée de chauffeurs désignés par leurs organistions représentatives", a-t-il ajouté. La plateforme américaine va cibler les chauffeurs connectés au moins 40 heures par semaine, et qui gagnent moins de 21 euros bruts par heure, pour identifier ceux qui ont des difficultés, "notamment à faire face à leurs charges".

Cette aide sera "transitoire, le temps (que chacun de ces chauffeurs) adapte ses méthodes de travail", a commenté Jacques Rapoport. Aucune enveloppe financière n'est fixée, mais Uber "s'engage à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour que les chauffeurs en difficultés retrouvent une situation 'standard'", a précisé Jacques Rapoport. Par cette proposition, "Uber admet que la politique qu'il a pu conduire a entraîné des situations dégradées", a estimé le médiateur. Ce dernier a toutefois reconnu que cela ne répond pas aux revendications des chauffeurs, qui demandaient une hausse des tarifs et une baisse de la commission prélevée par Uber sur leurs courses.

Les syndicats pas satisfaits

Le médiateur a toutefois reconnu que cela ne répondait pas aux revendications des chauffeurs, qui demandaient une hausse des tarifs et une baisse de la commission prélevée par Uber. Syndicats et associations de chauffeurs ont accueilli plutôt froidement cette annonce.

Pour Jean-Luc Albert de l'association Actif-VTC, "les raisons du conflit ne sont pas résolues. (...) Uber a l'art de faire durer les choses pour instaurer de la lassitude". Pour Sayah Baaroun de l'Unsa-VTC, à la pointe de la mobilisation des chauffeurs cet hiver, la proposition est un "enfumage total" et "la médiation n'a pas réussi son objectif", permettre aux chauffeurs d'augmenter leurs revenus. Yazid Sekhri (CFDT) a relevé qu'il n'y avait "pas de bonnes nouvelles pour l'instant, mais on ne ferme pas la porte aux discussions". En l'état, "c'est encore vague, il n'y a rien de nouveau".

Un porte-parole de la plate-forme américaine a indiqué au contraire qu'"Uber a répondu favorablement aux propositions de M. Rapoport". "Nous nous sommes engagés à un effort considérable en proposant d'établir, en collaboration avec les chauffeurs, un dispositif financier, technique et humain d'envergure pour accompagner les chauffeurs en difficulté vers une meilleure rentabilité", selon Uber.

P.L avec AFP