BFM Business
Services

Wall Street reproche à Amazon de n'être pas assez rentable

Amazon a déçu les investisseurs malgré un bénéfice record.

Amazon a déçu les investisseurs malgré un bénéfice record. - AFP - DPA - Peter Endig

Le géant du e-commerce a publié dans la nuit de jeudi à vendredi ses résultats du 4ème trimestre. Quand bien même le bénéfice est le plus élevé de l'histoire du groupe, Amazon déçoit les attentes.

Le géant de e-commerce n'a pas convaincu les analystes avec ses résultats du 4ème trimestre. Le groupe a pourtant doublé son bénéfice par rapport à 2014, qui atteint le niveau inédit de 482 millions de dollars. Mais le niveau de rentabilité reste faible. Certes, l'américain spécialiste de la distribution en ligne continue de s'améliorer à ce titre, aidé par sa filiale de services aux entreprises AWS, mais trop lentement au goût de Wall Street, qui le lui a bien fait sentir jeudi. Le titre a dévissé de 13% en après bourse.

Amazon est néanmoins revenu dans le vert l'an dernier, avec un bénéfice net de 596 millions de dollars sur douze mois contre une perte de 241 millions en 2014. Au quatrième trimestre, le bénéfice a même plus que doublé pour atteindre 482 millions de dollars. Mais le résultat trimestriel par action, la référence à Wall Street, a atteint seulement un dollar quand les analystes espéraient en moyenne 1,56 dollar.

Le gagnant des fêtes face à eBay

Le chiffre d'affaires annuel d'Amazon a pour sa part franchi la barre des 100 milliards de dollars, en hausse de 20% à 107 milliards. La progression est de 22% à 35,7 milliards de dollars au quatrième trimestre, alors même qu'il a été amputé d'environ 1,2 milliard par des taux de change défavorables. Cela fait du groupe "le clair gagnant de la bataille pour les dépenses des fêtes", juge Neil Saunders, président de la société de recherche Conlumino. 

Le concurrent eBay a en effet vu ses ventes stagner sur les trois derniers mois de l'année, à seulement 2,3 milliards de dollars, selon des résultats publiés mercredi soir. Et les analystes s'attendent aussi à du surplace pour le leader mondial de la distribution Wal-Mart, qui dévoilera ses propres chiffres en février.

Le niveau de rentabilité d'Amazon reste toutefois "douloureusement faible" comparé à ses concurrents, note Neil Saunders. Depuis des années, le groupe réinvestit en effet l'essentiel de ses bénéfices dans des projets censés alimenter sa croissance future. Ses dépenses en technologies et contenus (notamment pour ses divers services de streaming) ont ainsi atteint plus de 12 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année dernière, dépassant de 35% leur niveau de 2014.

Une diversification tous azimuts

Certains des paris s'avèrent payants: la filiale de cloud AWS, qui loue notamment de l'espace dans les centres de données du groupe à des entreprises tierces, a beaucoup contribué à l'amélioration des marges ces derniers trimestres. Elle revendique désormais un million de clients actifs et son chiffre d'affaires a encore augmenté de 69% à 2,4 milliards de dollars sur les trois derniers mois de l'année, après +78% au troisième trimestre.

Mais Amazon investit aussi dans un tas d'autres domaines, comme des appareils électroniques (les tablettes Kindle, le boîtier de streaming vidéo FireTV), un assistant virtuel (Alexa), des drones de livraison... L'entreprise s'intéresse aussi de plus en plus au transport, tant terrestre que maritime ou aérien. "Ce n'est pas pour remplacer" les partenaires existants comme UPS ou FedEx, mais parce que "ces transporteurs ne sont plus capables de gérer la totalité des capacités dont nous avons besoin lors des pics" d'activité et qu'il faut des ressources propres pour les compléter, a indiqué le directeur financier, Brian Olsavsky, lors d'une téléconférence avec des analystes.