Xavier Niel: si Bouygues rachète SFR "la concurrence jouera"
Vivendi va devoir faire son choix pour vendre SFR. Le conseil de surveillance du groupe français étudiera, ce vendredi 14 mars, deux offres: celle de Bouygues Telecom et celle de Numericable.
Dans une interview aux Echos, Xavier Niel, vice-président d'Iliad, la maison-mère de Free Mobile, revient sur ce match. Sans surprise, il a pour favori Bouygues, ce dernier ayant signé un accord pour vendre son réseau à Free, dans le cas où il parviendrait à mettre la main sur SFR.
"Si Bouygues l’emporte, nous obtenons un réseau et des fréquences (…) Et naturellement la concurrence demeure, Free s’étant libéré de la charge de l’itinérance", argumente-t-il avant d'insister: "si Bouygues l’emporte, la concurrence jouera. Ne comptez pas sur moi pour devenir un rentier".
"Ce n’est pas le nombre d’acteurs qui détermine le niveau de concurrence sur un marché mais les parts de marché respectives", assure-t-il.
Altice, le "gros LBO"
Surtout, Xavier Niel ne ménage pas ses critiques vis-à-vis de Numericable. "Avec l’option Numericable, c’est clairement la fin du plan très haut débit du gouvernement", avance-t-il. Xavier Niel pointe également l'endettement de la société dont il qualifie la maison-mère, Altice, de "gros LBO".
Avant d'égratigner Patrick Drahi, le patron d'Altice."Pour devenir président et s’impliquer dans son entreprise, Patrick Drahi devrait redevenir résident fiscal français. Je trouverais cela très sympathique, mais en a-t-il l’intention ?" feint-il de s'interroger. "Je crois plutôt que Numericable/SFR sera contrôlée au Luxembourg, détenue par une société installée à Guernesey dont le principal bénéficiaire sera en Suisse", déclare-t-il.