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Yahoo: Marissa Mayer se veut rassurante

Des candidats pourraient racheter des activités de Yahoo!

Des candidats pourraient racheter des activités de Yahoo! - Karen Bleier - AFP

"Le directrice générale affirme que le groupe internet a fait "des progrès importants" dans l'examen d'alternatives stratégiques. Yahoo! réfléchit à vendre certaines de ses activités."

"Nous avons fait des progrès importants en vue de potentielles alternatives stratégiques pour Yahoo". C'est ce qu'assuré la directrice générale, Marissa Mayer, en présentant mardi les résultats du premier trimestre du groupe internet américain. Dans le cadre de cette procédure, présentée comme une "priorité", l'équipe dirigeante a été en contact ces deux derniers mois avec "certains des noms les plus connus et respectés du secteur", répondant à "des centaines de questions et demandes d'information", et possède "un calendrier énergique et bien défini pour avancer au rythme le plus rapide possible", a-t-elle affirmé lors d'une vidéo-conférence avec des analystes.

Ceux qui espéraient des détails sur l'avancée de la procédure lancée en vue de cessions potentielles de pans entiers du groupe en sont toutefois restés pour leurs frais. "Pour protéger l'intégrité de la procédure, nous ne ferons pas davantage de commentaires sur des choses comme le calendrier ou des offres particulières", a indiqué Marissa Mayer.

Verizon, un prétendant?

Yahoo! acceptait théoriquement jusqu'à lundi les offres préliminaires des candidats au rachat potentiel de l'une ou l'autre de ses activités. Si aucune offre spécifique n'a été confirmée, les médias américains ont cité l'opérateur de télécoms Verizon comme l'un des principaux prétendants au rachat du coeur de métier, les sites et services en ligne comme la messagerie Yahoo Mail ou le portail d'informations Yahoo News. Verizon pourrait en effet les fusionner avec sa nouvelle filiale AOL, qu'il vient de racheter, sous la houlette du patron de ce dernier, Tim Armstrong.

Les médias ont aussi évoqué entre autres un intérêt de plusieurs fonds d'investissement ainsi que de YP Holdings, une société rassemblant les activités numériques des anciennes pages jaunes américaines. Marissa Mayer est de plus en plus sous pression faute de pouvoir montrer des résultats probants pour la stratégie qu'elle mène depuis maintenant plus de trois ans en vue de relancer l'ex-fleuron internet américain. Le fonds d'investissement Starboard Value mène l'offensive pour faire tomber le conseil d'administration lors de la prochaine assemblée générale. Yahoo! a tenté de gagner du temps en annonçant début février une restructuration qui va réduire ses effectifs de 15%, et en entamant un vaste examen des solutions stratégiques qui s'offrent à lui, n'écartant dans ce cadre la cession d'aucun actif, y compris dans son coeur d'activité.

Résultats moins mauvais que prévu

En attendant la conclusion de cette procédure à l'issue incertaine, Yahoo! a accusé une perte nette de 99 millions de dollars sur les trois premiers mois de 2016, contre un bénéfice de 21 millions un an auparavant. Et son chiffre d'affaires a plongé de 11% à 1,1 milliard de dollars. Une baisse de plus de 10% des revenus, alors même que le secteur de la publicité en ligne est en forte croissance et que Yahoo! a investi "des milliards de dollars" dans des acquisitions censées le renforcer ces dernières années, "ce n'est pas une bonne feuille de score", soulignait encore avant les résultats Colin Gillis, analyste chez BGC Partners.

Les chiffres publiés sont légèrement moins mauvais que ce que craignaient les analystes, et Marissa Mayer a longuement insisté sur la croissance enregistrée dans les créneaux qu'elle considère comme prioritaires comme le mobile, la vidéo, les contenus "sociaux" ou la publicité native, conçue pour s'intégrer le plus discrètement possible à un service en ligne. Ces activités ont représenté au premier trimestre 390 millions de dollars de revenus, soit une hausse de 7% sur un an, et la patronne de Yahoo! s'est dit convaincue "d'atteindre ou de dépasser" l'objectif affiché de 1,8 milliard pour l'ensemble de cette année. La prévision de revenus livrée par le groupe pour le deuxième trimestre (1,05 à 1,09 milliard de dollars) est en revanche un poil en dessous de ce qu'anticipait en moyenne le marché.

D. L. avec AFP