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Engie poursuit sa diversification et prend pied dans les télécoms

Le consortium mené par Engie propose de payer 8,6 milliards de dollars (7,66 milliards d’euros) pour racheter 90% des gazoducs situés dans le nord du Brésil.

Le consortium mené par Engie propose de payer 8,6 milliards de dollars (7,66 milliards d’euros) pour racheter 90% des gazoducs situés dans le nord du Brésil. - Christophe Simon - AFP

L’acteur mondial de l’énergie vient de prendre une participation minoritaire dans l’opérateur Netalis qui adresse les entreprises avec notamment des offres de fibre optique. Il s’agira d’adresser les villes avec des solutions de connectivité et des services.

Nouveau champ de bataille pour Engie. L’acteur spécialisé dans l’énergie poursuit en effet sa diversification, le groupe entend en effet peser dans la question des territoires connectés, à savoir l’éclairage connecté, la sécurité, le stationnement intelligent mais également la connectivité à travers des solutions multi-technologies.

Dans ce cadre, à travers son entité Ineo Digital, l’entreprise s’est offert en décembre dernier une participation minoritaire aux côté d’un autre actionnaire dans Netalis, un opérateur télécoms alternatif B2B basé à Besançon et spécialisé dans la fibre optique et les services pour les entreprises. Sujet ô combien stratégique et porteur, le monde professionnel étant aujourd’hui moins bien pourvu que le grand public.

Cette opération est l’énième illustration de l’appétit grandissant envers les « petits » opérateurs télécoms à vocation professionnelle, un secteur en pleine croissance et effervescence vu l’importance croissance des questions de transformation numérique et/ou d’aménagement du territoire.

Mais si la plupart des opérations de rachat sont menées par des opérateurs historiques (exemple, les rachats de Nerim et Keyyo par Bouygues Telecom, celui de Jaguar Network par Free), cette fois c’est donc un acteur de l’énergie qui se positionne.

Adresser les Smart-Cities

« Il s’agit de compléter nos expertises par des solutions de connectivité multi-technologies », explique Engie. Il ne s’agira pas de lancer des offres grand-public haut débit ou mobiles ou encore venir se frotter aux géants que sont Orange Business Services ou encore SFR Business qui se partagent 85% du marché B2B mais de proposer des offres personnalisées de connectivité aux entreprises, villes ou aux collectivités qui sera alimentée par les briques technologiques de l’opérateur/hébergeur.

Engie proposera ainsi dans le même temps aux villes des solutions énergétiques et de connectivité combinées à des services dédiés, un ensemble résumé par l’appellation « smart-city » ou ville intelligente.

D'ailleurs, les deux entreprises ont déjà travaillé ensemble dans des projets de connectivité urbaine qui préfigurent les collaborations futures. La Ville de Gray, Netalis et Engie ont collaboré pour mettre en place un réseau de Wifi événementiel baptisé « Gray Open Wifi » (GoW) qui a pu être testé avec succès à l’occasion du festival Rolling Saône en 2016).

De son côté, Netalis met en avant un « partenariat renforcé avec une entité du groupe Engie au profit de nos clients respectifs pour créer des offres communes pour les entreprises et territoires ». C’est le premier tour de table pour l’opérateur dont les dirigeants-fondateurs conservent la majorité du capital.

« La bande passante est devenue une commodité, il faut désormais remplir les infrastructures que nous déployons ou que nous empruntons à des tiers avec des services à valeur ajoutée pour nos clients respectifs », explique Nicolas Guillaume, un des fondateurs de Netalis.

Olivier CHICHEPORTICHE