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Technip: « comportement inacceptable » selon Le Maire

Technip a remporté un contrat en consortium de 4,2 milliards de dollars.

Technip a remporté un contrat en consortium de 4,2 milliards de dollars. - Eric Piermont - AFP

Le ministre de l'économie et le président du MEDEF réagissent aux révélations de BFMbusiness, l'entreprise se justifie.

Les comportements comme ceux de Thierry Pilenko, qui quittera la présidence du groupe parapétrolier TechnipFMC en mai en touchant « des bonus conséquents », sont « inacceptables » et « intolérables », a fustigé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire. « Quand on laisse des pertes derrière soi, on ne part pas avec des primes. C'est inacceptable, c'est intolérable », a martelé le ministre lors d'un discours en clôture des Rencontres de l'entreprise. « Quand j'apprends ce matin en allumant la radio que le patron de Technip va partir avec des bonus conséquents, alors qu'il laisse derrière lui des pertes, personne ne peut comprendre ce genre de comportement », a-t-il ajouté. Bruno Le Maire laisse entendre qu'il va saisir de ce cas la BPI (Banque Publique d'Investissement) actionnaire à 5,5% de TechnipFMC, et Laurent Burelle, le président de l'AFEP, l'association des grandes entreprises françaises

BFM Business a révélé dans la matinée que le dirigeant quitterait à compter du 1er mai le groupe déficitaire en 2018, avec un paquet global « de 14 millions d'euros », entre indemnité de départ, clause de non-concurrence et éléments de rémunération différés.

La société de son côté nous a envoyé les éléments suivants : « M. Pilenko recevra une indemnité de départ d’un montant de 1,98 million d’Euros (équivalent à une année de rémunération) et il est soumis à une clause de non concurrence indemnisée à un montant équivalent et qui court jusqu’à fin 2020, soit un total de 3,96 Meuros. Ce dispositif est d’ailleurs globalement en ligne avec celui existant avant la fusion entre Technip et FMC, et les recommandations du code Afep-Medef. Pour le reste, il s’agit d’éléments de rémunération attribués à M. Pilenko depuis 2010 dans le cadre de ses fonctions de PDG de Technip (avant la fusion) puis de celles d’Executive Chairman de TechnipFMC. Il s’agit des éléments d’un plan d’intéressement à long terme, recouvrant des actions de performance et stocks options validées en Assemblée générale par les actionnaires. En aucun cas, cela ne peut être juridiquement ou intellectuellement assimilé à une prime de départ ».

« prime à l’échec »

Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, ne semble pas convaincu que l'on soit conforme au code AFEP-MEDEF, il a réagi à chaud à cette information sur Europe 1 : « J'ai découvert la nouvelle en rentrant dans le studio, c'est difficile de se prononcer, mais tel que décrit, c'est tout à fait inacceptable », s'est-il offusqué. « Si la société est cotée en France - c'est la seule réserve - on a un comité qui peut se prononcer. Ça avait été le cas pour le parachute doré du PDG de Carrefour, qui y a renoncé immédiatement donc on est capables de faire de l'auto-régulation », a poursuivi Geoffroy Roux de Bézieux. « Si les faits décrits sont exacts, c'est une prime à l'échec et c'est totalement inacceptable »