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Très gros contrat cloud passé entre Amazon Web Services et Volkswagen

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- - Julian Stratenschulte - AFP

Le groupe automobile allemand confie l’ensemble de la gestion informatique de sa chaîne de production au cloud public d’Amazon (Amazon Web Services). L’objectif est d’améliorer la productivité

Voila un contrat cloud qui risque de faire réfléchir pas mal d’industriels. Le groupe automobile Volkswagen va confier à Amazon Web Services (AWS), l’entité cloud d’Amazon l’ensemble de la gestion informatique de sa chaîne de production.

Pas moins des 122 usines vont être ainsi raccordées à l’infrastructure cloud d’AWS, baptisée pour l’occasion « Volkswagen Industrial Cloud ». L’ensemble des données issues des machines de production vont ainsi être déversées dans un « data-lake », une gigantesque infrastructure informatique commune gérée par AWS.

Partenaires et fournisseurs pourraient par la suite se raccorder

Le groupe n’exclut pas, par la suite, d’y raccorder son écosystème, c’est-à-dire l’ensemble des acteurs de sa chaîne logistique; soit plus de 1500 fournisseurs et partenaires répartis sur plus de 30 000 sites. Aucune information n’a pour le moment filtré sur le montant de ce contrat mais on peut supposer qu’il doit se chiffrer en milliards de dollars sur plusieurs années.

En plus de l’infrastructure informatique, AWS va fournir à Volkswagen une équipe de développeurs et de data-scientists qui vont travailler sur les données recueillies et élaborer des scénarios afin de rendre la chaîne de production de véhicules plus efficace, optimisant la logistique en amont et en aval, des solutions ‘apprentissage automatique (machine learning) devraient aussi être mises en place. Le but est d’être plus efficace dans les délais de livraisons, de réduire les délais de production, d’approvisionnement, d’analyser les tendances, de fluidifier les opérations en identifiant les écarts de production.

Il s’agit aussi de standardiser toute la production. Les systèmes d’information de Volkswagen ne sont en effet pas totalement homogènes sur l’ensemble des sites. Il s’agira enfin de sécuriser davantage l’ensemble de cette chaîne en s’appuyant sur les compétences d’Amazon. Les industriels ont en effet récemment dû faire face à de sérieuses cyberattaques, qui ont pris pour cibles des sites où le système d’information pouvait présenter des failles plus isolées.

Opérationnel d’ici à la fin de l’année, ce contrat de migration cloud devrait permettre à Volkswagen d’augmenter sa productivité de 30%. Cela devrait aussi permettre au groupe allemand de se décharger d’une partie de sa transformation digitale en étant accompagné par les spécialistes d’AWS, pour se concentrer sur son cœur de métier : la voiture et toutes les évolutions à venir de transition vers l’électrique, vers l’autonomie, etc.

Nouvelle ère

Cette migration vers le cloud des données industrielles de Volkswagen correspond d’ailleurs à la tendance actuelle dans de nombreuses entreprises et administrations de faire appel au cloud public afin de concentrer la stratégie industrielle vers le métier de l’entreprise en question. Nous sommes vraiment dans la nouvelle ère de la digitalisation. Une digitalisation qui profite aux acteurs du cloud comme AWS. Créée en 2004, l’entité cloud du géant du e-commerce a vu son chiffre d’affaires au dernier trimestre dépasser 7,4 Md$.

Citons enfin les concurrents et parmi eux Microsoft et son offre de cloud Azure. Pourtant choisie par Volkswagen pour une partie « Automative » incluent l’univers des apps embarquées, les solutions d’autopartage, de ventes en ligne, beaucoup s’imaginaient voir la firme dirigée par Satya Nadella poursuivre plus loin son partenariat cloud avec le groupe automobile allemand.

Visiblement, selon certains experts, celui-ci a préféré tenir à l’écart Microsoft pour la partie production automobile, car il percevait dans le domaine une certaine forme de concurrence future avec l’américain.

Frédéric SIMOTTEL