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Devialet poursuit son expansion en Chine

Pour se développer en Chine, Devialet a changé de stratégie en optant pour des partenariats avec des distributeurs locaux.

Pour se développer en Chine, Devialet a changé de stratégie en optant pour des partenariats avec des distributeurs locaux. - Devialet

Après avoir levé 100 millions d’euros en 2016, le constructeur français d’enceintes haut de gamme vient d’obtenir de nouveaux financements en vue, cette fois, de conquérir l’Asie, notamment la Chine.

Les récentes déclarations du spécialiste français des enceintes haut de gamme tout comme la dernière levée de fonds de 16 millions d’euros réalisée auprès des fonds d’investissement Korelya Capital et de Ginko Ventures, laissent peu de place au doute. Devialet ne cache désormais plus ses ambitions asiatiques.

Pour s’y développer, la firme hexagonale vient, en plus, d’obtenir un prêt de 35 millions d’euros contracté auprès de la Banque européenne d’investissement et octroyé dans le cadre du plan Juncker pour l’innovation. Pour son PDG Franck Lebouchard, l’objectif est clair. Il est même limpide comme de l’eau de roche : il est question d’« offrir davantage de points de vente en Asie. Pour cela, nous avons changé de stratégie en optant pour des partenariats avec des distributeurs locaux ».

Ainsi, l’heure des ouvertures de boutiques propres aurait sonné pour Devialet. Le fabricant d’enceintes de luxe compte jouer la carte du corner en magasin. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis de passer de 460 à 700 points de vente en 2018. Après le Japon, Devialet a décidé de se tourner vers la Chine avec pour villes de prédilection Pékin et Shanghaï. La prochaine étape étant la Corée du Sud.

Trier sur le volet

Dans sa quête asiatique, le PDG de Devialet a choisi de s’entourer de pointures. Notamment de Martin Ku, l’ancien directeur des ventes de GoPro en Chine, venu, d’une part, l’aider à étudier le terrain, d’autre part, à mettre la main sur la crème de la crème des partenaires potentiels tout en écartant ceux avec lesquels il est préférable de ne pas travailler.

La stratégie de développement de Devialet repose également sur le fait de se fonder sur des investisseurs comme le fonds Korelya, dirigé par Fleur Pellerin. Lequel compte à son capital Naver (Corée du Sud) et Line (Japon).

En outre, le spécialiste français des enceintes de luxe s’appuie beaucoup sur la montée en puissance de sa politique de licence. Franck Lebouchard envisage de réduire dans le temps les cycles d’innovation (deux ou trois ans), tout conservant ce qui fait l’essence même de Devialet. A savoir : le caractère révolutionnaire de ses enceintes.

« Les prochains produits respecteront clairement l’esprit de rupture qui fait la force de [notre marque]. Il faut que l’on soit disruptif car nous sommes toujours un acteur émergent, et nous n’avons pas les moyens marketing de nos plus gros concurrents », n’hésite-t-il pas régulièrement à rappeler.

Techniquement, cette ambition devrait se matérialiser au travers de la conclusion de plusieurs partenariats. Le PDG de Devialet en avait déjà noués un avec Free pour la Freebox Delta. Cette box Internet haut de gamme qui comprend une enceinte Devialet. Aussi, trois nouvelles alliances dans des secteurs encore inexplorés par la marque sont en cours, précise le PDG. Les premières annonces devraient être faites à partir de juin prochain.

Bientôt des enceintes intelligentes maison ?

Autre ambition du fabricant : les enceintes intelligentes. Si le marché du son a déjà largement été chahuté ces dernières années par les arrivées respectives d’OK Google, d’Alexa d’Amazon, et celle d’Apple, Devialet a rapidement pris le parti de se positionner sur ce créneau. Ce que Franck Lebouchard souligne aussi régulièrement : « Nous avons déjà une enceinte qui fonctionne avec Alexa, c’est le player de la Freebox ». De quoi laisser planer le doute quant à la possibilité que d’autres alliances de ce type se nouent dans les mois ou les années à venir.

Julie COHEN-HEURTON