BFM Business
Philippe Crevel

C'est le temps de l'épargne

-

- - Denis Charlet - AFP

Ces derniers mois, on constate une hausse significative du taux d’épargne qui s’est traduite dans les faits par de fortes collectes sur le Livret A et sur l’assurance vie.

Selon les résultats détaillés des comptes nationaux de l’INSEE pour le 2e trimestre, le taux d’épargne a progressé assez fortement durant la période de mars à juin derniers. Il est passé de 13,7 à 14,2% du revenu disponible brut du 1er au 2e trimestre. C’est la composante financière qui est en hausse.

En effet, le taux d’épargne financière est passé de 3,7 à 4,2% du revenu disponible brut. Les Français ont placé les gains de pouvoir d’achat enregistrés au cours du 2e trimestre qui se sont élevés à 0,7%. La consommation n’a pas profité de cette augmentation du pouvoir d’achat car elle est ressortie en baisse de 0,1 point au cours du 2e trimestre.

-
- © Source INSEE

Cette augmentation du taux d’épargne s’est traduite par de bonnes collectes sur le Livret A et sur l’assurance vie.

L’assurance vie a confirmé, en effet, sa bonne santé estivale avec une collecte nette, au mois d’août, de 2,4 milliards d’euros qui fait suite à celle, du mois de juillet, de 2,7 milliards d’euros. C’est le meilleur résultat enregistré en août depuis 2010. Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit désormais à 17,1 milliards d’euros 5,8 milliards d’euros sur la même période en 2017.

Le Livret A fait aussi bien avec une collecte nette de 1,35 milliard d’euros qui succèe aux 880 millions d’euros de juillet. Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte atteint désormais 11,34 milliards d’euros contre 10,58 milliards d’euros sur la même période en 2017.

L’augmentation de l’inflation n’a pas eu d’effet négatif sur l’épargne, bien au contraire. Par effet d’encaisse, les ménages ont accru leur effort. En période de redémarrage de l’inflation, les ménages renforcent leur épargne de précaution afin de faire à des dépenses dont la valeur en prix courant peut être amenée à augmenter. Par ailleurs, il y a la volonté implicite de maintenir constante la valeur du patrimoine. C’est pourquoi la consommation souffre depuis plusieurs mois.

Ce phénomène devrait se poursuivre d’autant plus que le mouvement de création d’emploi se ralentit, ce qui ne conduit pas les ménages à l’optimisme. La montée des incertitudes avec la guerre commerciale sino-américaine et le Brexit risque de peser sur la croissance dans les prochains mois et inciter les Français à épargner.

-
- © Source INSEE
Philippe CREVEL