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Arnaud Bovière

Le "slow content", nouvel Eldorado de la communication pour les entreprises?

Le slow content est une nouvelle tendance dans la communication

Le slow content est une nouvelle tendance dans la communication - Pixabay / Free-Photos

S’exprimer moins mais avec un contenu d’une qualité supérieure va au final bien au-delà du simple choix marketing. Décryptage de notre expert Arnaud Bovière, président de l'agence de communication Arnaud & Alexis.

Une thématique ressort de plus en plus régulièrement en matière de communication: le "slow content". Nous sommes d’accord, ce que nous souhaitons obtenir par nos prises de parole et nos écrits, ce sont des interactions.

Amener notre lectorat à passer du simple rôle de lecteur, ce rôle passif en somme, pour entrer dans la discussion et prouver son adhésion ou non à ce qu’il lit, à ce qu’il entend.

Alors que la communication nous envahit, par la radio, la télévision, la presse et évidemment les réseaux sociaux, parvenir à se faire une place au soleil, à faire porter sa voix, sa plume, apparaît de plus en plus compliqué. C’est ici que le slow content intervient.

Écrire, oui... mais à quel rythme ?

Tout d’abord, le Slow Content, Kézako ? Enfanté par les dérives du marketing, et plébiscitant la qualité à la quantité, le slow content définit une communication réduite en nombre de publications mais proposant à chaque fois une profondeur plus importante dans le contenu.

Pour parler vulgairement, il s’agit de l’adage "Parler peu pour parler bien". Il s’oppose au catastrophique "Parler pour ne rien dire". Un adage roi -malheureusement- sur les réseaux sociaux notamment. 

S’exprimer moins mais avec un contenu d’une qualité supérieure va au final bien au-delà du simple choix marketing. C’est une tendance qui permet de filtrer et qui oriente le lecteur vers ce qui l’intéresse réellement. C’est poussé autrui à faire des efforts également. Car si votre contenu est moindre en termes de nombre mais plus intéressant par ce qu’il raconte, vous donnerez des nœuds au cerveau de vos voisins qui souhaiteront faire de même.

C’est aussi pour cela que le slow content se développe énormément depuis plusieurs mois, voire années. Ajouter à cela le droit à la déconnexion qui fleurit partout. Chacun tente à sa façon de se purger de ce trop plein d’informations et sélectionne davantage ce qu’il souhaite voir passer devant son regard. Il est temps de communiquer autrement, plus intelligemment.

Les contenus à forte valeur ajoutée sont actuellement ceux qui attirent le plus. Une prise de parole étayée par des sources extérieures fonctionne idéalement car elle amène le lecteur à découvrir au-delà de vous, même si l’information part de vous, ce qui reste le plus important. 

Que mon lecteur apprend-t-il en me lisant?

Il est important de se poser cette question. Si vous apportez plusieurs éléments de réponses, alors votre papier est profond et intéressant. La potentialité de générer des interactions et donc d’accroître la portée de lecture est présente.

Oublions la récurrence maladive du post quotidien étiqueté "life style" sur Instagram. En tant qu’entreprise, qu’entrepreneur, indépendant… votre parole est professionnelle. Le tri doit donc se faire automatiquement. Votre parole doit intéressée par sa forme, nous l’avons déjà vu avec le story telling, mais également par son fond.

Il faut donc essayer le plus possible de prendre la parole, ou la plume, qu’en cas de véritable information à communiquer. Tout en restant présent sur la toile malgré tout, évidemment. Un rythme d’une publication par semaine, pour un texte allant de 900 à 1.500 caractères par exemple, apparaît comme idéal.

Le slow content amène également avec lui une approche stratégique importante, celle de cultiver la rareté. En effet, une personne qui communique trop, qui s’exprime constamment et généralement voit l’intérêt de ses contenus se déliter progressivement, sera pénalisé, et perdra beaucoup de temps. Prendre la parole plus sporadiquement attire le regard et l’attention du lectorat. L’engagement sera plus fort et les interactions auront plus de chance d’être au rendez-vous. Alors le slow content, vous vous y mettez quand?

Arnaud Bovière, président de l'agence de communication Arnaud et Alexis