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Finances publiques

1 Français sur 5 est tenté par l'évasion fiscale

L'évasion fiscale séduit relativement beaucoup de Français

L'évasion fiscale séduit relativement beaucoup de Français - Alexa Fotos - Pxabay - CC

"Les Français sont relativement nombreux à juger qu'ils pourraient être tentés de pratiquer l'évasion fiscale s'ils gagnaient plus, révèle un sondage Odoxa publié par Le Parisien samedi."

Près d'un Français sur cinq (19%) chercherait à faire de l'évasion fiscale s'il avait beaucoup d'argent. Voilà ce que révèle un sondage Odoxa diffusé samedi, et réalisé dans la foulée du scandale des Panama Papers.

Avec une situation financière aisée, près de huit Français sur dix (78%) seraient par ailleurs prêts à faire de l'optimisation fiscale, c'est-à-dire à chercher à réduire leurs impôts dans le cadre de la loi, relève aussi cette enquête d'opinion réalisée pour Le Parisien-Aujourd'hui en France.

La fraude constitue pourtant un problème "grave" pour 83% des sondés, et elle est "nuisible à l'économie" pour 88% d'entre eux.

53% ont déjà fait des paiements au noir

Mais ils sont deux tiers (65%) à penser que l'on ne parviendra pas à réduire l'évasion fiscale. L'enquête des Panama Papers a mis à jour les pratiques financières de tout un éventail de chefs d'Etat, entrepreneurs, sportifs, criminels, banques, ayant utilisé les services du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca pour créer des sociétés offshore.

Un Français sur cinq accepterait par ailleurs de voter pour un élu impliqué dans une fraude "parce que le plus important reste son efficacité en tant qu'élu", remarque le sondage. "Cette étonnante capacité de bon nombre de nos concitoyens à être prêts à voter pour quelqu'un de malhonnête, voire même à se montrer malhonnêtes eux-mêmes en fraudant le fisc s'ils avaient beaucoup d'argent s'explique sans doute par certaines habitudes prises au quotidien, cette fois par une majorité de nos concitoyens, s'agissant du 'travail au noir'", avance Odoxa.

Parmi les sondés, 53% disent en effet avoir déjà effectué des paiements sans les déclarer pour des travaux ou des services et plus d'un sur quatre (27%) y recourt de façon plus ou moins régulière.

(*) Sondage réalisé sur internet les 7 et 8 avril auprès d'un échantillon de 1.012 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

J.M. avec AFP