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18 députés LaREM font des propositions pour encadrer l'application du Ceta

Les députés veulent notamment mettre en place un "veto climatique"

Les députés veulent notamment mettre en place un "veto climatique" - John Thys - AFP

Ces députés membres d'un groupe de travail proposent notamment de renforcer les contrôles sur les produits interdits dans l'UE et d'instaurer un "veto climatique".

Dix-huit députés LaREM (La République en Marche) ont adressé mercredi au Premier ministre Édouard Philippe une trentaine de propositions d'encadrement de l'application du Ceta, le traité commercial controversé entre l'Union européenne et le Canada, dans une lettre dont l'AFP a eu copie.

Cette lettre intervient alors que l'exécutif doit dévoiler prochainement un "plan d'action" sur l'application du Ceta, après la remise d'un rapport d'experts constitué en raison des craintes liées aux effets de l'accord sur l'environnement et la santé principalement.

Dans son courrier, le groupe de travail LREM, mené par les députés Jacques Maire et Matthieu Orphelin, propose notamment une série de mesures concernant l'importation de viande. C'est un des volets qui suscite le plus d'inquiétude, tant sur le volet sanitaire (règles canadiennes plus souples sur l'usage d'antibiotiques ou d'accélérateurs de croissance) qu'économiques, avec une concurrence accrue pour des éleveurs français déjà en difficulté.

Des études d'impact demandées

Outre des études d'impact économique sur l'élevage français, le groupe de députés suggère, comme le groupe d'experts, d'étudier un étiquetage spécifique des viandes ou produits à base de viande destinés à informer les consommateurs sur l'usage de produits comme les antibiotiques.

Ils recommandent également de renforcer les contrôles sur les produits interdits dans l'UE (boeuf aux hormones, saumon transgénique) et d'"étendre le moratoire français actuel aux 'nouveaux OGM'", une nouvelle classe d'OGM susceptible d'échapper à la réglementation en vigueur.

Sur le volet climatique, les députés de la majorité proposent également des "dispositifs législatifs ou réglementaires nationaux en 2019 pour dissuader ou taxer très fortement" les hydrocarbures dits non conventionnels (sables bitumineux, pétrole et gaz de schiste, etc.). Cette taxation se ferait "quelle que soit leur provenance" pour rester conforme aux règles européennes.

"Veto climatique"

Comme l'avait également recommandé la commission d'experts, les élus proposent la mise en place d'un "veto climatique" qui empêcherait les investisseurs de former des recours devant les tribunaux d'arbitrage sur des mesures concernant la lutte contre le dérèglement climatique.

Une des craintes des adversaires du Ceta est de voir se développer des recours d'intérêts économiques contre les mesures environnementales des États devant ces tribunaux privés et opaques.

Enfin, la lettre recommande des mesures destinées à renforcer la transparence des négociations et des futurs accords de libre-échange, comme celui avec le Mercosur.

Elle propose "la mise en place d'une commission de transparence" qui inclurait "la société civile et les parlementaires".

Ratifié en février par le Parlement européen, le Ceta doit encore être adopté par les parlements nationaux. Mais il est entré en vigueur de façon provisoire le 21 septembre.

J.M. avec AFP