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Les 35 heures, finalement un "sujet tabou"

Jean-Marc Ayrault a voulu mettre un terme à la polémique naissante sur un retour éventuel à la semaine des 39 heures.

Jean-Marc Ayrault a voulu mettre un terme à la polémique naissante sur un retour éventuel à la semaine des 39 heures. - -

Jean-Marc Ayrault a vite fait marche arrière après ses déclarations de ce mardi 30 octobre dans Le Parisien. Il n'est finalement pas question de toucher aux 35 heures. Entre-temps, la droite s'est jetée sur l'occasion.

Jean-Marc Ayrault doit déjà regretter sa petite phrase, lâchée face aux lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France. Le Premier ministre avait en effet considéré un retour à la semaine de 39 heures comme n’étant "pas un sujet tabou".

Il n’en a pas fallu plus pour voir l’ensemble de la classe politique monter au créneau. Au sein du gouvernement, on a une fois de plus eu du mal à s’accorder sur un discours uniforme. Tandis que Laurent Fabius emboîtait le pas de Jean-Marc Ayrault ("Il y aura sûrement un débat"), Michel Sapin, le ministre du Travail, s’est montré très ferme sur le sujet . "Ce que dit le Premier ministre, c'est si vous voulez que le débat ait lieu, il aura lieu. Et bien non, il ne faut pas supprimer les 35 heures".

Du côté des syndicats, une levée de boucliers est en marche, à commencer par la CFDT de François Chérèque : "pas question de remettre en cause la durée légale du travail" à 35 heures et que si le gouvernement y touchait, il trouverait "la CFDT en travers de sa route"

Un "éclair de lucidité d'Ayrault" pour Pécresse

A droite, par contre, on se délecte déjà de la polémique naissante. Jean-François Copé, le secrétaire général de l’UMP, s’en est emparé le premier : "Je découvre que Jean-Marc Ayrault reprend aujourd'hui le programme que nous avons mis en avant sur les 35 heures. Je dis : mais alors, dans ce cas, on ouvre le dialogue immédiatement".

Valérie Pécresse, soutien de François Fillon dans la course à la présidence de l’UMP, a pour sa part ironisé sur un"éclair de lucidité" de Jean-Marc Ayrault, souhaitant qu’il "dure plus de 24 heures parce que j'entends d'ores et déjà le ministre du Travail --nouveau couac du gouvernement, à ce niveau-là, c'est plus des bugs, c'est carrément un virus qui touche l'ordinateur du gouvernement-- dire que lui n'en veut pas de la semaine de 39 heures. On va voir si M. Ayrault est vraiment le chef du gouvernement".

Une heure plus tard, Jean-Marc Ayrault s’est donc empressé de faire machine arrière et de préciser sa pensée : "Il n'est pas question de revenir sur les 35 heures parce que ce n'est pas la cause de nos difficultés économiques, il y en a beaucoup d'autres".

Yann Duvert